L'influence de l'Arabie saoudite sur le football ne cesse de croître, les stars étant attirées par les richesses offertes par la première division du pays, et le Royaume devrait également avoir un impact sur la Coupe d'Afrique des Nations 2023.

Vingt-cinq joueurs évoluant dans la Saudi Pro League participeront au tournoi en Côte d'Ivoire, dont Kalidou Koulibaly et le double Joueur africain de l'année Sadio Mané, tous deux joueurs clés du Sénégal, champion en titre.

Ce chiffre a plus que doublé depuis l'édition 2021, bien que certains experts aient affirmé que la Pro League en développement est un cran en dessous du niveau européen.

A lire sur BBC Afrique:

• Comment le Sénégal est parvenu à dominer le football africain
• Qui remportera la CAN 2023 ? La prédiction d'Opta...
• Le dilemme entre le club et le pays pour les joueurs de la CAN 2023

Cependant, l'attaquant zambien Fashion Sakala affirme que son jeu s'est amélioré depuis qu'il a quitté les Rangers écossais pour le Moyen-Orient.

"Les gens pensent que mon niveau a baissé, ou que le niveau des autres joueurs africains a baissé", a déclaré l'attaquant de 26 ans à BBC Sport Africa.

"Ce n'est pas le cas pour moi. Je pense que mes performances s'améliorent encore".

L'ancien international camerounais Sébastien Bassong pense que les joueurs basés en Arabie saoudite seront "mentalement prêts" à défendre les couleurs de leur pays en Afrique de l'Ouest.

Par ailleurs, il pense que la cohorte pourrait même avoir un avantage sur ses homologues jouant en Europe pour s'acclimater aux conditions de la Côte d'Ivoire.

"Ils jouent à une température différente", a déclaré Bassong au podcast Football Daily de la BBC.

"Je pense que c'est un avantage pour eux, car ils n'auront pas à s'adapter au froid et à la chaleur de la Côte d'Ivoire".

Sakala a certainement trouvé une grande différence lors de son passage à Al-Fayha, après avoir évolué en Russie, en Belgique et en Écosse.

"C'est toujours difficile de s'adapter, parfois vous faites un petit sprint, vous êtes déjà fatigué", explique-t-il.

"On se demande alors si on est assez en forme pour jouer, puis on comprend que ce n'est que le temps qu'il fait".

Accusations de "blanchiment sportif"

Plusieurs clubs de Pro League étant financés par le Fonds d'investissement public du pays, la star portugaise Cristiano Ronaldo, l'attaquant brésilien Neymar et l'attaquant français Karim Benzema jouent tous en Arabie saoudite.

Le Royaume a été critiqué pour ses dépenses dans le domaine du football, ce qui a donné lieu à des accusations de "blanchiment sportif" visant à améliorer la réputation du pays producteur de pétrole en ce qui concerne son bilan en matière de droits de l'homme et son impact sur l'environnement.

Ces critiques ont été amplifiées après que l'Arabie saoudite a obtenu les droits d'organisation de la Coupe du monde de la FIFA 2034.

Pourtant, Sakala estime que ces critiques sont injustes et, dans certains cas, hypocrites, compte tenu des salaires proposés en Premier League anglaise.

"Si les Saoudiens sont critiqués parce qu'ils achètent du football, qu'ils le fassent", affirme l'attaquant.

"Je n'ai jamais vu un joueur jouer gratuitement parce que c'est en Europe".

"Si vous parlez de la Premier League, elle est considérée comme le meilleur championnat à cause de l'argent. C'est le championnat le mieux payé d'Europe".

Les droits d'accueil de la Coupe du monde 2034 étant acquis, l'Arabie saoudite a également conclu des partenariats footballistiques dans toute l'Afrique.

Visit Saudi a été l'un des principaux sponsors de la première Ligue africaine de football, la Gambie a organisé son camp d'entraînement pré-CAN dans le pays et les fédérations de football du Rwanda et de la Tanzanie ont signé des accords avec le Royaume.

Le désir d'attirer davantage de superstars du football ne se dément pas, et les tentatives pour arracher le capitaine égyptien Mohamed Salah à Liverpool devraient redoubler à la fin de la saison.

L'attaquant nigérian de Naples Victor Osimhen a déclaré qu'il avait refusé un transfert en Arabie saoudite pour "le bien de sa carrière" et tous les joueurs ne trouvent pas leur aventure dans le pays agréable.

Le milieu de terrain anglais Jordan Henderson chercherait à revenir en Europe quelques mois seulement après son transfert lucratif de Liverpool à Al-Ettifaq.

En tant que championnat en développement, la Pro League est également confrontée à ses propres défis, notamment le manque d'assiduité aux matches.

"Quand on parle de l'affluence des supporters, je pense que c'est le seul problème que nous ayons", a déclaré Sakala.

"La Fédération saoudienne fait des efforts, elle a changé beaucoup de choses en peu de temps et il ne faut pas s'attendre à ce que les gens commencent à venir au stade.

"Je pense qu'il faut du temps".

Confiance et bénéfices religieux

Sakala a connu une fin de contrat difficile aux Rangers. Il a mis un terme à son contrat de quatre ans à la suite du départ de l'entraîneur Steven Gerrard, qui dirige aujourd'hui Al-Ettifaq.

Pourtant, la star zambienne estime avoir retrouvé sa confiance à Al Fatya, alors qu'il s'apprête à disputer sa première Coupe d'Afrique avec les Copper Bullets.

"Lorsque Steven Gerrard est parti, ma carrière était sur le déclin et je n'appréciais pas du tout de ne pas jouer", explique Sakala.

L'autre entraîneur est arrivé, je n'étais pas son favori, mais en regardant la situation ici, dans le championnat saoudien, je joue tous les matches et on me fait confiance pour que j'apporte quelque chose à l'équipe", explique Sakala.

"C'est la confiance qui me manquait ces dernières années et qui m'a aidé à travailler encore plus dur".

Le capitaine marocain Romain Saiss, qui évolue aujourd'hui à Al-Shabab, figure également sur la liste des joueurs saoudiens en partance pour la Côte d'Ivoire.

L'ancien défenseur de Wolverhampton Wanderers estime que la Pro League l'a aidé à s'améliorer en raison de l'afflux de joueurs de renom.

"La plupart des joueurs en Arabie Saoudite viennent d'Europe maintenant, ils sont plus offensifs et défensifs", a déclaré Saiss à BBC Sport Africa.

"Pour moi, c'est une bonne chose car cela m'a permis de rester compétitif, car je peux jouer contre des joueurs de haut niveau comme Benzema ou Ronaldo".

Saiss admet qu'il aurait préféré rester en Europe lorsqu'il a quitté le club turc de Besiktas, bien que l'Arabie saoudite ait ses propres attraits.

"J'étais proche de signer à Marseille, mais malheureusement cela n'a pas été le cas à la fin", explique le défenseur central de 33 ans.

"Nous avons dû trouver une autre solution et l'opportunité de venir ici (Al-Shabab) s'est présentée".

"En tant que musulman, il est bon de vivre dans ce pays. C'est aussi une bonne chose pour ma famille, bien sûr. Le contrat est bon".

Reportage complémentaire de Mark Lomas.