14h13 CET
16/11/2025
Situé à l'extrême nord-ouest du continent africain, entre l'océan Atlantique et la mer Méditerranée, le Maroc compte 36,9 millions d'habitants. Rabat, septième ville du pays par sa population, est la capitale politique, Casablanca demeurant le principal centre économique et financier.
Bordé par plus de 3500 kilomètres de côtes, traversé par la chaîne de l'Atlas et ouvert sur le désert du Sahara, le Maroc offre un contraste géographique saisissant comprenant des plages donnant à la fois sur la Méditerranée et l'océan Atlantique, des montagnes désertiques, des oasis verdoyantes et des dunes sablonneuses.
Sur un territoire d'un peu plus de 700 000 km², le pays concentre une histoire millénaire, des cultures multiples et une identité en constante évolution.
La Coupe d'Afrique des Nations 2025, organisée pour la deuxième fois au Maroc, s'inscrit dans une longue tradition sportive. Comme dans beaucoup de pays africains, le football est le sport le plus populaire au Maroc.
Il incarne l'unité nationale et le rayonnement continental du royaume, renforcé par le parcours historique des Lions de l'Atlas lors du Mondial 2022 où ils avaient atteint les demi-finales.
Dans cet article, BBC News Afrique vous présente dix points essentiels permettant de mieux comprendre le royaume, hôte de la 35e édition de la Coupe d'Afrique des Nations de football.
Au Maroc, l'islam est considéré comme la religion d'Etat, où plus de 99 % de la population est musulmane sunnite de rite malékite.
D'ailleurs le roi porte également le titre de « Commandeur des croyants », à ce titre il est le garant du respect de l'islam.
L'islam rythme la vie quotidienne de la population, des appels à la prière aux fêtes religieuses, en passant par le calendrier scolaire et les jours fériés.
Mais, la Constitution en son article 6 assure à chaque citoyen le libre exercice de la religion et garantit également la liberté de culte pour les autres religions.
Parmi les minorités religieuses, il faut compter la population chrétienne qui constitue 1% de la population totale.
Il existe aussi une petite communauté juive qui ne représente que 0,2 % de la population soit environ plus de 20 000 personnes.
Le Maroc est une monarchie constitutionnelle parlementaire, dirigée par un roi, issu de la dynastie alaouite qui règne sur le Maroc depuis le milieu du XVIIᵉ siècle.
Les Alaouites ont construit une légitimité à la fois religieuse (descendance du Prophète Mohamed revendiquée par la famille) et politique, en traversant colonisation, indépendance (1956) et transition constitutionnelle.
Cette continuité fait du Maroc la deuxième plus ancienne monarchie encore en exercice, après celle du Japon. Depuis l'indépendance du pays en 1956, la monarchie a joué un rôle central dans la stabilité politique et la transition institutionnelle.
Le 3 mars 1961, Hassan II est intronisé, héritant d'un pays politiquement stable. Pérennisant l'initiative de son père Mohamed 5, il avait définitivement renoncé au titre de sultan pour celui de roi plus conforme aux références du temps.
Pendant son long règne qui s'achèvera à sa mort le 23 juillet 1999, le roi Hassan II eut pour objectif la transformation du vieil «Empire Chérifien» en moderne «Royaume du Maroc».
Dès le début de son règne, le jeune souverain entreprit de moderniser les institutions du royaume. Sa politique fut d'adapter le Maroc au monde contemporain tout en préservant ses traditions et ses racines.
Après sa mort survenue le 23 juillet 1999, l'aîné des fils du défunt Roi, Sidi Mohammed, fut intronisé le 30 juillet 1999 sous le nom de Mohammed VI.
C'est un souverain alors âgé de trente six ans et né après l'indépendance, qui présidera donc aux destinées du Royaume.
Dès son accession, le jeune Roi apporte un style différent à la monarchie tout en préservant la spécificité et la rigueur de l'héritage du passé. Dès le début de son règne, le Roi n'hésite pas à guider le Royaume dans le sens de la modernisation de la société, ce qui n'ira pas sans provoquer l'ire de certains extrémistes de tous bords.
Le roi Mohammed VI a engagé plusieurs réformes : réforme du code de la famille (Moudawana), révision constitutionnelle en 2011 et modernisation des infrastructures nationales.
Le Maroc a connu quatre « villes impériales » dans son histoire. Fès, Marrakech, Meknès et, plus récemment, Rabat ont tour à tour abrité le pouvoir selon les dynasties et les circonstances.
L'appellation « villes impériales » reflète l'empreinte historique de ces quatre cités emblématiques du Maroc. En effet, chacune d'elles a, à un moment de l'histoire, servi de capitale aux grandes dynasties qui ont régné sur le pays, devenant ainsi des symboles de pouvoir, de culture et de patrimoine.
Chacune de ces villes conserve un patrimoine urbain distinct (médiéval, almohade, saadien, alaouite) qui documente les choix politiques, économiques et esthétiques des époques.
Cette succession de capitales explique aussi la pluralité des centres culturels et la compétition symbolique entre les villes.
Fès, Marrakech, Rabat et Meknès incarnent l'héritage des grandes dynasties qui ont façonné le royaume : chacune a laissé son empreinte à travers des médinas classées UNESCO, des palais majestueux et des monuments d'exception.
L'Université Al Quaraouiyine (ou Al-Qarawiyyin) fondée en 859 à Fès, est la plus ancienne université encore en activité dans le monde, selon l'UNESCO et le Guinness World Records.
Cette prestigieuse institution a formé des générations d'érudits et de savants musulmans au cours des siècles, contribuant à faire rayonner la culture marocaine et islamique.
Avec ses origines remontant au 9ème siècle, l'Université Al Quaraouiyine possède un riche patrimoine architectural et intellectuel.
Ses bibliothèques abritent d'inestimables manuscrits, témoins de l'effervescence intellectuelle qui régnait dans la médina de Fès à l'époque médiévale.
Aujourd'hui intégré au système universitaire marocain moderne, Al Quaraouiyine reste un symbole puissant du patrimoine intellectuel du Maghreb et de tout le bassin méditerranéen.
Il est cependant important de préciser la nuance historique : la notion moderne de « université » diffère des institutions médiévales, mais sur la continuité d'enseignement et de fonction pédagogique, la revendication d'antériorité est largement soutenue par des sources académiques et patrimoniales.
L'huile d'argan, produite à partir du fruit de l'arganier dans le sud-ouest du Maroc, est devenue une ressource précieuse et une marque d'identité nationale.
L'huile devenue très demandée pour l'alimentation et les cosmétiques est désormais labellisée "indication géographique protégée".
Les savoir-faire traditionnels d'extraction, souvent portés par des coopératives féminines, soutenues par l'UNESCO et la FAO ont été reconnus comme patrimoine mondial et intégrés dans des stratégies de développement local.
Ce modèle a permis à de nombreuses femmes rurales d'accéder à une autonomie économique.
L'arganier pousse seul dans les régions arides et semi-arides du Maroc, on le trouve donc à Agadir, Essaouira, Tafraout et Taroudant. C'est un arbre très résistant à la chaleur, il peut supporter une température pouvant grimper jusqu'à 50°C, et survit dans les conditions de sécheresse extrêmes. Sa longévité peut aller de 150 à 200 ans.
Selon les données officielles, plus de 800 000 hectares sont plantés en arganier, mais qu'il y a une perte annuelle importante en nombre d'arganiers allant à 600 hectares. La production annuelle varie entre 2500 et 4000 tonnes.
Les dattes poussent dans des régions comme Goulmima, Zagora et la vallée du Draa, où les palmiers dattiers prospèrent grâce au climat sec et chaud et au sol fertile. Elles jouent un rôle essentiel dans la vie quotidienne au Maroc, offrant une valeur à la fois nutritionnelle et culturelle.
La culture des dattes au Maroc remonte à des milliers d'années. Le palmier dattier, souvent appelé "arbre de vie", s'épanouit dans le climat aride du Maroc, en particulier dans les oasis du désert du Sahara et les vallées des montagnes de l'Atlas. Les civilisations anciennes ont reconnu la résistance du palmier et sa capacité à assurer la subsistance dans des environnements difficiles.
Les dattes marocaines sont depuis longtemps un élément essentiel de la cuisine locale. Elles sont utilisées dans les plats salés et sucrés et apportent une douceur et une richesse naturelles aux recettes marocaines.
Les dattes sont aussi porteuses d'une profonde signification culturelle et spirituelle. Offrir des dattes à des invités symbolise l'hospitalité et la générosité, une tradition qui reste forte aujourd'hui. Pendant le ramadan, les dattes jouent un rôle crucial. Les musulmans du Maroc et d'ailleurs rompent leur jeûne avec des dattes et de l'eau, honorant ainsi la pratique du prophète Mohamed.
Les dattes restent un produit agricole clé, tant pour le marché local que pour l'exportation. Le Maroc compte environ 150 variétés de dattes, réparties en six groupes principaux, chacune ayant des caractéristiques uniques.
Impossible d'évoquer le Maroc sans mentionner son emblématique thé à la menthe.
Présent à chaque moment de convivialité, le thé à la menthe est bien plus qu'une boisson : c'est un symbole national, un rituel social et un art de vivre qui incarne l'hospitalité légendaire du peuple marocain.
Préparé avec un thé vert chinois, beaucoup de menthe fraîche et du sucre, il se partage à toute heure de la journée.
Mais plus qu'une boisson, c'est un véritable rituel social : on le verse de haut pour former une mousse, symbole d'accueil et de respect.
Le thé accompagne les discussions d'affaires, les retrouvailles entre amis, et marque la fin d'un repas en famille. Servir le thé est un geste d'hospitalité autant qu'une tradition identitaire.
Son origine n'est pas établie précisément mais il reste contant qu'il a été introduit au Maroc au XVIIᵉ siècle, sous le règne du sultan Moulay Ismaïl, lorsque le thé était encore un produit rare, offert comme présent diplomatique aux Anglais.
Sa consommation s'est véritablement démocratisée à partir de la guerre de Crimée (1854), époque à laquelle les importations se sont multipliées. Aujourd'hui, le Maroc est l'un des plus grands importateurs mondiaux de thé, notamment du thé vert chinois « Gunpowder ».
Les marchés de nuit de Marrakech ne sont pas seulement un lieu de promenade ou de spectacle : ils représentent un pilier de l'économie locale et un symbole vibrant de l'identité marocaine.
A la tombée du jour, Marrakech se transforme en un spectacle à ciel ouvert où les marchés de nuit, notamment celui de la place Jemaa el-Fna, deviennent le centre névralgique de la vie urbaine. Entre les étals illuminés, les parfums d'épices, la musique traditionnelle, les conteurs et les artistes de rue, s'anime un univers particulier à cette cité historique.
Sur le plan économique, les marchés nocturnes jouent un rôle essentiel : ils dynamisent le tourisme, soutiennent les artisans locaux et préservent un savoir-faire ancestral. Chaque transaction, de la babouche au bijou en cuivre contribue à faire vivre des centaines de familles et à maintenir le patrimoine artisanal marocain.
Bien plus que de simples lieux de commerce, ces marchés de nuit incarnent l'âme culturelle et économique de la ville.
Les visiteurs affluent de tous les coins du monde pour vivre cette expérience unique, ce qui stimule directement l'économie locale par le biais du tourisme.
Ouarzazate est une petite ville nichée au sud-est du Maroc, aux portes du Sahara.
Depuis des décennies, cette région accueille les studios Atlas d'Ouarzazate qui figurent parmi les plus grands plateaux de cinéma au monde, en dehors d'Hollywood, devenant ainsi un lieu de tournage prisé par les plus grandes productions cinématographiques et télévisuelles mondiales.
Des films cultes comme Gladiator, Lawrence d'Arabie, Kundun ou La Momie y ont été tournés, ainsi que des séries comme Game of Thrones.
Le Maroc a ainsi développé une filière audiovisuelle attractive pour les productions étrangères.
Grâce à ses décors naturels, à la lumière du désert et à une politique d'incitation fiscale, le royaume est devenu une destination prisée pour les grosses boites de productions internationales.
Cette activité crée des emplois, attire le tourisme cinématographique et renforce le rayonnement culturel du pays sur la scène mondiale.
Depuis son accession au trône en 1999, le roi Mohammed VI a fait du football un levier stratégique du rayonnement du Maroc. Soutenu par la Fédération Royale Marocaine de Football (FRMF), il a engagé une profonde réforme autour de quatre axes : la modernisation des infrastructures, la formation des jeunes, le renforcement de l'encadrement technique et la promotion du football féminin.
Symbole de cette politique, l'Académie Mohammed VI, inaugurée près de Rabat en 2009 pour 140 millions de dirhams, est devenue un modèle continental. Inspirée des meilleures structures européennes, elle a formé des talents aujourd'hui internationaux comme Youssef En-Nesyri, Nayef Aguerd ou Azzedine Ounahi.
Cette approche intégrée a produit des résultats spectaculaires : la qualification historique du Maroc en demi-finale de la Coupe du monde 2022, la montée à la 14ᵉ place du classement FIFA, mais aussi les performances remarquées des sélections féminines et jeunes, illustrées par le récent sacre des Lionceaux de l'Atlas face à l'Argentine (2-0) en finale de la Coupe du monde U-20.
Le Royaume s'affirme désormais comme un acteur central du football mondial. Fort de ses infrastructures modernes et de son expertise, il accueillera la CAN 2025 et coorganisera la Coupe du monde 2030 avec l'Espagne et le Portugal. Ces événements stimulent d'importants investissements dans les stades, les aéroports et le réseau routier, tout en dopant le tourisme.
Depuis 2015, le Maroc partage également son savoir-faire avec le reste du continent à travers une quarantaine de partenariats inter Etats africains.