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Football féminin : Comment les Sénégalaises sont en train de devenir de vraies lionnes du ballon rond en Afrique

19h03 CEST

09/07/2025

Après une entrée en compétition retentissante face à la RDC (4-0), le Sénégal tentera ce mercredi l'exploit face à la Zambie et se donner les moyens de se qualifier pour le prochain tour de la Coupe d'Afrique des Nations Féminines, Maroc 2024.

Cette victoire éclatante des Lionnes du Sénégal face aux Congolaises n'est pas le fruit du hasard, mais le résultat d'un travail méthodique qui se fait depuis plusieurs années autour du football féminin, font remarquer de nombreux observateurs. Voyons comment les Sénégalaises sont en train de devenir de vraies Lionnes du ballon rond, en Afrique

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Bâtir un football à partir des fondamentaux

On ne les voyait pas forcément aussi séduisantes lors de leur entrée en lice dans cette coupe d'Afrique des Nations féminines 2024 qui se joue au Maroc. Jetées dans le groupe A par le tirage au sort en compagnie du Maroc, pays hôte, de la Zambie, l'une des favorites du tournoi, les Sénégalaises qui font office d'outsiders se sont illustrées de fort belle manière face aux Congolaises. Une victoire probante qui les propulse à la tête du groupe en attendant leur deuxième sortie ce mercredi. Dans les milieux du football, la progression des Lionnes de la Téranga entre trois coupes d'Afrique impressionne.

Selon Saikou Seydi, journaliste sénégalais qui suit l'équipe nationale féminine, cette progression des Lionnes ne doit rien au hasard. « On peut analyser la progression du football féminin au Sénégal à deux niveaux. D'abord la compétitivité. Aujourd'hui, hormis dans la région de Matam (Nord), le football féminin se pratique dans toutes les régions du Sénégal, avec des équipes de divisions départementales, régionales ou nationales » explique Saikou Seydi.

« Le championnat national se joue régulièrement, avec son lot de manquement certes, mais au moins il se joue. Au niveau des sélections, nous avons une équipe A, U20, U15 et même une sélection de foot-salle » poursuit le journaliste sportif.

Directeur de l'Union des Fédérations Ouest africaines de Football (UFOA), Mapathé Gaye qui a vu évoluer cette équipe du Sénégal dans les compétitions de la zone A Ouest africaine, n'est guère surpris de la progression des Sénégalaises.

« A mon avis les résultats de l'équipe du Sénégal s'expliquent par leur fréquence aux différentes compétitions de l'UFOA - A. L'UFOA A est à sa 3eme édition de WAFUA Women Cup, le Sénégal a gagné les 2 premières et a perdu en finale lors de la dernière » rappelle Mapathé Gaye.

Selon lui, tout cela s'explique aussi par la nouvelle politique de la Fédération Sénégalaise de Football (FSF) à savoir: orienter plus de ressources au football féminin, à toutes ses catégories.

A la tête du Département du Football féminin à la FSF, Nogaye Diongue, explique comment le football féminin est pris en compte. "D'abord l'objectif de ce département s'articule autour de la gestion opérationnelle, c'est à dire mettre en œuvre les orientations stratégiques co-définies par la commission Football féminin et le Comité exécutif de la fédération » explique-t-elle avant d'ajouter que « les deux principaux leviers de développement sont la compétitivité et la promotion » citant le travail de « formation des formateurs et le développement des infrastructures ».

En termes de pratiquantes, la FSF compte « pour la saison 2023/24 quelque 779 joueuses dont 236 ont moins de 20 ans, alors que la saison précédente (2022/23), le nombre de licenciées s'élevait à 729 joueuses, dont 185 de moins de 20 ans » d'après Nogaye Diongue.

Un travail soutenu par une dynamique régionale

Le travail bâti par la Fédération sénégalaise de football bénéficie également de la dynamique enclenchée dans la sous-région par l'UFOA qui organise régulièrement des tournois et donc qui renforce la compétitivité des joueuses des équipes nationales.

« L'impact des nombreux tournois de l'UFOA A sur la progression des équipes est très visible ; cela représente des préparations significatives pour toutes les équipes de la zone. Le Sénégal et le Mali s'illustrent après le dernier tournoi de la Zone. Même au niveau des U20 Filles, le dernier tournoi de la zone a permis aux Sénégal, la Guinée et la Sierra Léone de jouer les derniers tours des éliminatoires de la Coupe du Monde » fait remarquer Mapathé Gaye.

De façon constante, le Sénégal progresse. Dans la zone A ouest africaine, il impose déjà sa domination. « Les victoires lors des tournois UFOA A en 2020 et 2023 confirment ce leadership régional, malgré un revers en mai 2025, en finale contre la Sierra Leone » note Babacar Ndao Faye, journaliste sportif à BBC Afrique.

« Dans leur antre au stade Lat Dior de Thiès, les Lionnes affichent une invincibilité remarquable : sept victoires et un nul en compétitions officielles depuis 2016. Pour obtenir leur ticket pour cette CAN 2024, elles ont éliminé l'Égypte au second tour des qualifications en remportant largement à domicile le match aller (4-0) et en décrochant un match nul (0-0), au retour au Caire, validant ainsi leur billet pour la phase finale au Maroc » poursuit-il.

La progression des Sénégalaises est confirmée par le classement mondial de la FIFA où les Lionnes, 9eme rang en Afrique, figurent désormais dans le Top 10 des meilleures équipes féminines du continent en fin 2023 et sont classées 81eme au plan mondial.

« On voit qu'un bon travail est en train d'être fait en termes de formation avec les petites catégories et d'ailleurs, on retrouve dans cette équipe des joueuses que nous avons auparavant croisées chez les U17 et les U20 » note Steven Lavon, journaliste togolais, Team manager du Togo, avant de préciser cependant « qu'il y a encore beaucoup de choses à faire, notamment la multiplication des compétitions pour permettre à ces filles de gagner en expérience ».

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Une osmose entre joueuses locales et professionnelles en Europe

En poste depuis 2019, le sélectionneur Mame Moussa Cissé, a su bâtir son groupe sur la durée. L'intégration progressive des U17 et des U20, encadrées par des joueuses évoluant en Europe (comme Ndeye Awa Diakhaté à Marseille ou Hapsatou Diallo à Galatasaray) et le recours à des tournois et des matchs amicaux de haut niveau témoignent d'une organisation bien structurée avec des objectifs clairs qui commence à porter ses fruits.

« En 2019, quand je suis arrivé, on parlait à peine du Sénégal. Aujourd'hui, c'est devenu une réalité. Le championnat prend de l'ampleur, l'équipe est suivie, critiquée, attendue. C'est un bon signe : cela signifie qu'on nous prend au sérieux. » déclare Mame Moussa Cissé, sélectionneur du Sénégal.

« Sur le groupe que nous avons aujourd'hui, nous avons 14 ou 15 joueuses qui étaient à la dernière CAN. Aujourd'hui, on sait mieux où orienter le travail. On ne va pas pour découvrir. On va avec plus de certitudes en démarrant la compétition » affirme le sélectionneur sénégalais qui ajoute que « sur le groupe qui est allé à la dernière CAN, beaucoup de joueuses se sont retrouvées ensuite en Europe dans de grands clubs comme Marseille ou Galatasaray ».

Revoir les conditions pour mieux appuyer le football féminin

Au niveau des conditions, de nombreux progrès sont notés. « Certains clubs paient maintenant les joueuses, elles ont même des primes. Les sélections nationales féminines sont mises dans de très bonnes conditions de performances avec des regroupements aux centres techniques de Guerrero et Toubab Dialaw sur la Petite Côte » note Saikou Seydi

Cependant, tout n'est pas rose car « le fossé est encore énorme entre la sélection nationale et le football des clubs » dit Seydi qui regrette que « les clubs soient laissés à eux-mêmes et la modicité des subventions annuelles de l'ordre de 2 millions de FCFA pour les clubs de D1 et 1 million pour les clubs de D2 ».

« Pour des équipes qui font au moins 22 matchs pendant la saison. Rien qu'avec un déplacement Dakar-Ziguinchor (Sud) avec toute la logistique et le logement, on consomme le tiers de cette somme. Les matchs se jouent sans service médical et de sécurité. » a-t-il déploré.

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