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Danse rituelle, foot et politique au premier championnat indigène du Brésil

Des footballeurs du peuple Kaingang au stade Bezerrao de Brasilia, le 11 avril 2025

05h42 CEST

13/04/2025

Coiffes de plumes, colliers, peintures corporelles et danse traditionnelle: ce rituel n'a pas lieu en Amazonie, mais sur le rond central d'un terrain de football à Brasilia, à l'occasion du premier championnat national indigène.

La passion du Brésil pour le ballon rond n'échappe pas aux autochtones, dans un pays dont un des footballeurs les plus légendaires, Garrincha, double champion du monde en 1958 et 1962, était fils d'un membre du peuple fulni-ô.

À l'approche de la conférence de l'ONU sur le climat, qui aura lieu en novembre dans la ville amazonienne de Belem, certains de ces peuples ont décidé d'utiliser le football pour faire entendre leur voix.

Les experts estiment qu'ils jouent un rôle fondamental dans la lutte contre le réchauffement climatique en préservant leurs territoires, qui sont néanmoins menacés par l'orpaillage et la déforestation.

Pour le premier tournoi national de football indigène, les organisateurs ont dû dénicher des talents dans les villages les plus reculés de ce pays qui compte 1,7 million d'autochtones de 300 ethnies différentes.

Au final, 92 équipes ont été formées et 2.700 joueurs ont participé à la compétition, d'abord au niveau régional, les premiers matches ayant été disputés dès 2023, avant que les meilleurs se retrouvent ce week-end à Brasilia.

L'un des organisateurs, Burain Kariri Sapuyá, coordinateur sportif du Conafer, une association de promotion de l'agriculture familiale qui regroupe aussi des indigènes, se félicite d'avoir pu rassembler des joueurs "de nombreux peuples, venus de lieux difficiles d'accès".

- "La force des ancêtres" -

Les cinq équipes finalistes s'affrontent au stade Valmir Campelo Bezerra, surnommé le "Bezerrao", une enceinte de 20.000 places qui a déjà accueilli à plusieurs reprises des entraînements de la Seleçao.

Avant chaque rencontre, les joueurs se retrouvent pour une cérémonie rituelle, chantant et dansant au rythme des tambours et maracas.

"Nous dansons pour puiser la force de nos ancêtres", dit à l'AFP Nicinho da Cruz Nascimento, attaquant de l'équipe du peuple Pataxó Imbiruçu, venue de l'Etat de Minas Gerais (sud-est).

Il ajoute en souriant que ces danses sont également une excellente façon de s'échauffer avant la rencontre.

Les matches, qui mettent aux prises des joueurs souvent trentenaires, sont retransmis en direct sur internet.

- "Energie positive" -

"Cela montre que les indigènes peuvent pratiquer du beau football, mais c'est également important sur le plan politique", grâce à la visibilité que le tournoi donne aux peuples indigènes, dit Amauri Carvalho, capitaine du Club sportif Aldeia Brejao, qui représente un village du peuple Terena, dans le Mato Grosso do Sul (centre-ouest).

La phase finale du tournoi à Brasilia a lieu alors que la capitale brésilienne a également accueilli cette semaine le rassemblement annuel "Terre libre", avec des cortèges de milliers d'indigènes de plusieurs régions du Brésil et même d'autres pays manifestant face au Parlement.

Les leaders autochtones ont notamment revendiqué le même poids que les chefs d'Etat lors de la COP30 à Belem, qui se tiendra du 10 au 21 novembre.

Ils ont également réclamé la poursuite du processus d'homologation de nouvelles terres indigènes, qui a repris depuis le retour au pouvoir en 2023 du président actuel de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, mais avait été interrompu sous le mandat de son prédécesseur d'extrême droite Jair Bolsonaro (2019-2022).

Au tournoi de football, une pancarte avec le message "homologation maintenant" a été brandie lors de la cérémonie d'ouverture.

Et le trophée est chargé de symbole: il porte le nom de Galdino Jesus dos Santos, du peuple Kariri-Sapuyá, brûlé vif par cinq jeunes aisés à Brasilia en 1997, un meurtre qui avait profondément choqué le Brésil.

Les joueurs sont venus avec des proches qui les encouragent dans les tribunes du stade Bezerrao. "J'ai voulu venir pour chanter et leur donner de la force, transmettre de l'énergie positive", dit Lucidalva Alves Ferreira, enseignante de 52 ans, qui n'a pas hésité à faire un long périple en bus pour se rendre à Brasilia.

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