En Afrique, les surnoms des sélections nationales de football racontent plus qu'une histoire sportive. Ils incarnent l'identité d'un peuple, ses mythes et sa légende.

L'histoire de la CAN est intimement liée aux surnoms des équipes. Souvent inspirés de la faune locale, ils ne sont pas choisis au hasard.

En effet ces surnoms loin d'être anecdotiques, façonnent l'identité collective et unissent les supporters dans une ferveur qui dépasse le simple cadre du sport.

Découvrez les surnoms des 24 sélections qualifiées à la Coupe d'Afrique des Nations 2025 du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026.

• La 34e Coupe d'Afrique des Nations et ses différentes émotions en Côte d'Ivoire
• Un voyage en images dans l’histoire la Coupe d'Afrique des nations
• Coupe d'Afrique des Nations : Tout ce qu'il faut savoir sur la CAN Maroc 2025

Groupe A : Lions, Aigles et Poissons

Les Lions de l'Atlas (Maroc)

Le surnom tire son origine du lion de l'Atlas, une espèce aujourd'hui éteinte à l'état sauvage, autrefois symbole de force et de royauté en Afrique du Nord. Il incarne l'esprit de conquête d'une équipe qui vise la couronne continentale. Pays hôte, le Maroc espère rugir à domicile.

Les Aigles (Mali)

Apparu dans les années 1970, ce surnom trouve une origine singulière : à l'époque, l'équipe nationale était entraînée par l'Allemand Karl-Heinz Weigang, qui leur fit porter un aigle sur leurs maillots, symbole allemand par excellence. Depuis, le Mali a gardé cet oiseau majestueux, incarnation de puissance et de liberté.

Les Chipolopolos (Zambie)

Le surnom fait référence à la principale ressource minière du pays, le cuivre, dont l'exploitation soutient une grande partie de l'économie nationale. Symbole d'endurance et de résistance, les Chipolopolos ont marqué les esprits en remportant la CAN 2012, une victoire historique dédiée aux victimes du crash aérien de 1993.

Les Cœlacanthes (Comores)

Pour leur deuxième participation à la CAN après celle de 2021, les Comoriens affichent fièrement un symbole unique : le cœlacanthe, poisson préhistorique rare, redécouvert dans les eaux de l'archipel. Ce surnom est un clin d'œil à la singularité et à la résilience de cette petite nation insulaire situé au large de la côte est de l'Afrique.

Groupe B : Pharaons, Antilopes, Warriors (guerriers) et Bafana Bafana

Les Pharaons (Egypte)

Sept fois champions d'Afrique (record inégalé), l'équipe nationale de football d'Égypte est surnommée les Pharaons depuis sa création. Un surnom qui évoque la grandeur et la majesté des souverains de l'Antiquité. Gouvernant absolu, le pharaon était le chef de l'État, de l'armée et de la justice, et son autorité était absolue.

Les Pharaons qui dominent l'histoire du football africain ont remporté trois titres consécutifs entre 2006 et 2010.

Les Bafana Bafana (Afrique du Sud)

Ce surnom affectueux en xhosa a été popularisé dans les années 1990 par le journaliste Sbu Mseleku de Soweto. Il reflète la jeunesse, la fraîcheur et l'enthousiasme d'une nation arc-en-ciel encore en quête de continuité sur la scène continentale. Les Bafana Bafana ont marqué l'histoire du football africain en 1996 en remportant leur première et unique Coupe d'Afrique des Nations, à domicile.

Os Palancas Negras ("Les Antilopes noires", Angola)

Symbole de grâce et d'agilité, l'antilope noire géante est un animal emblématique du pays, inscrit même sur les armoiries nationales. Les Palancas Negras ambitionnent de retrouver la puissance de leurs ancêtres, eux qui avaient atteint les quarts de finale en 2008.

Les Warriors (Zimbabwe)

Loin des totems animaliers, le Zimbabwe a choisi un surnom qui évoque le courage et la combativité. "Warriors" reflète une mentalité de résistance, dans un pays où le football demeure un exutoire et un symbole d'unité nationale. Le terme Warriors est inspiré de l'héritage historique du peuple zimbabwéen, notamment des chefs guerriers comme Mzilikazi et Lobengula, figures du royaume ndebele.

Groupe C : Aigles, Grues et Étoiles

Les Super Eagles (Nigéria)

Animal perçant et symbole même de la force, l'aigle est un symbole qu'on peut retrouver au-dessus des armureries nigérianes. Ce surnom traduit l'ambition et la puissance d'une équipe au riche palmarès, habituée à porter haut les couleurs du géant ouest-africain.

Les Aigles de Carthage (Tunisie)

L'aigle, symbole de l'ancienne cité de Carthage, rappelle la grandeur d'un empire africain rival de Rome. Le surnom évoque la fierté d'un peuple héritier d'Hannibal, stratège légendaire et figure d'inspiration pour les footballeurs tunisiens.

Les Grues (Ouganda)

Les "Cranes" tirent leur surnom du drapeau national, orné de la grue couronnée, symbole de paix et de vigilance. Le pays, qui accueillera la CAN 2027, espère voler toujours plus haut sur le continent.

Les Taifa Stars ("Les Étoiles de la Nation", Tanzanie)

"Taifa" signifie "nation" en swahili. Les Taifa Stars, littéralement « Les Étoiles de la Nation », représentent l'équipe nationale de football de Tanzanie

Ce surnom poétique évoque la fierté et l'unité d'un pays multiculturel, forgé autour d'une passion commune autour du football.

Groupe D : Lions, Zèbres, Léopards et Guépards

Les Lions de la Teranga (Sénégal)

Le lion est l'un des emblèmes du Sénégal. En Afrique, c'est un animal largement utilisé comme totem, car synonyme de force et de puissance. Le terme « Lions de la Teranga » (hospitalité en wolof) est le surnom donné à l'étranger afin de les distinguer des Lions Indomptables du Cameroun ou encore des Lions de l'Atlas.

Les Léopards (RDCongo)

Léopard sur le blason de la FECOFA, l'équipe a longtemps été appelée "Simba" ("Lion" en swahili). Mais le léopard, plus discret et rusé, s'est imposé comme symbole de la renaissance congolaise, rappelant les exploits de la mythique équipe des années 1970.

Les Guépards (Bénin)

Anciennement "Écureuils", un surnom jugé peu flatteur, les Béninois ont opté en 2022 pour le guépard, animal rapide et redouté. Ce changement marque une volonté de renouveau et de puissance.

Les Zèbres (Botswana)

Les bandes noires et blanches des zèbres sont omniprésentes dans les armoiries et le drapeau national. Le surnom symbolise la diversité et la cohésion dans un pays où le sport demeure un vecteur d'unité.

Groupe E : Fennecs, Étalons, Crocodiles et Éclairs

Les Fennecs (Algérie)

Petit renard du désert, emblème de l'ingéniosité et de la résistance, le fennec incarne à la perfection l'esprit des Verts. On les appelle aussi "Guerriers du désert", en hommage à leur endurance face aux tempêtes du football africain.

Les Étalons (Burkina Faso )

Le cheval figure sur les armoiries du pays, en référence à la légende de la princesse Yennenga, héroïne mossi à l'origine du royaume. Les Étalons symbolisent la noblesse et la persévérance d'une nation toujours proche de l'exploit.

Le Nzalang Nacional ("Éclair national", Guinée équatoriale)

Nom expressif pour une équipe capable de surprendre et de frapper vite. Le mot "Nzalang" vient du fang, une des langues locales. L'équipe s'est imposée comme une révélation lors des dernières éditions.

Les Crocodiles du Nil (Soudan)

L'animal sacré de l'Égypte antique est ici revisité : le crocodile symbolise la force tranquille et la résistance d'un pays à l'histoire footballistique ancienne, vainqueur de la première CAN en 1957.

Groupe F : Éléphants, Lions, Panthères et Serpents

Les Éléphants (Côte d'Ivoire)

En Côte d'Ivoire, l'éléphant est un symbole national puissant, représentant la force tranquille, la fierté et la majesté. Il est l'emblème de l'équipe de football nationale et figure sur les armoiries du pays, car le pays tire son nom de l'ivoire, qui provient de cet animal. L'éléphant illustre la puissance des champions d'Afrique en titre, déterminés à reconquérir leur trône.

Les Lions indomptables (Cameroun)

C'est probablement le surnom le plus célèbre du continent. Popularisé par Roger Milla en 1990 et incarné ensuite par la génération des Rigobert Song et Samuel Eto'o, il reste un symbole de fierté et de combativité. Chez les Fangs, les Bamilékés, les Bassas, les Bamouns et autres ethnies du pays, le Lion symbolise la force et la bravoure.

Les Panthères (Gabon)

Jusqu'en 2000, les joueurs Gabonais étaient surnommés "Azingo", mot signifiant "malchance" en langue locale. Pour conjurer le sort et symboliser la force silencieuse de leur football, les autorités sportives gabonaises ont choisi le nom de panthère, qui incarne la puissance, le courage, l'énergie.

Les Mambas ("Les Serpents", Mozambique)

Le mamba est un serpent venimeux, rapide, extrêmement agressif et qui inspire la crainte. Ce surnom, repris du basketteur américain Kobe "Black Mamba" Bryant, incarne la rapidité et la dangerosité d'une équipe souvent sous-estimée.

Ces surnoms, parfois nés de l'inspiration de journalistes passionnés, parfois choisis par les fédérations après consultation du public, montrent à quel point le football est un miroir des cultures et traditions en Afrique.

Il est donc tout à fait normal que chaque équipe participante projette son imaginaire et contribue à construire une épopée tant sportive que culturelle batie autour du surnom de la sélection.

Et la CAN 2025 ne dérogera pas à cette tradition bien africaine.

• Fauves, félins, alligators et oiseaux se donnent en spectacle à la CAN
• Tout ce que vous devez savoir sur les barrages de la Coupe du monde zone Afrique
• ''Les Écureuils'' du Bénin veulent changer de nom