12h03 CET
01/12/2025
La Coupe d'Afrique des Nations 2025, prévue au Maroc du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026, s'annonce comme l'une des plus indécises de l'histoire récente du tournoi.
Jamais, depuis la création de la CAN en 1957, la compétition n'a semblé aussi ouverte, avec au moins cinq à six nations capables de prétendre sérieusement au titre.
En plus du pays hôte, le Maroc, plusieurs nations figurent parmi les grands prétendants : le Sénégal, l'Égypte, la Côte d'Ivoire et l'Algérie, toutes déjà qualifiées pour la Coupe du monde 2026.
L'une des merveilles de la CAN, c'est son imprévisibilité légendaire. Aucun tournoi continental n'échappe autant aux pronostics. Les huit dernières éditions ont vu sept champions différents, la Côte d'Ivoire étant la seule à avoir été sacrée deux fois sur les cinq dernières éditions, en 2015 et 2024.
Près d'un demi-siècle après leur unique sacre continental, les Marocains rêvent d'un triomphe à domicile.
Sous Walid Regragui, le Maroc première nation africaine au classement FIFA a atteint les sommets du football mondial en 2022, devenant la première équipe africaine à disputer une demi-finale de Coupe du monde.
Les Lions de l'Atlas abordent la compétition non seulement avec l'avantage du terrain, mais aussi avec une détermination farouche à décrocher leur deuxième titre de champion d'Afrique des Nations depuis 1976.
Devant leur public, les Marocains rêvent d'un destin à l'ivoirienne, celui d'un sacre à domicile mais sans les frayeurs du premier tour.
Mais le fait d'accueillir le tournoi n'est pas forcément un avantage. Sur les 34 éditions de la Coupe d'Afrique des Nations depuis 1957 (édition inaugurale incluse), seulement 12 fois le pays hôte a remporté le tournoi soit environ 35 % des cas.
Depuis 2000, seules la Tunisie (2004), l'Égypte (2006) et la Côte d'Ivoire (2024) ont triomphé à domicile.
Sept fois champions d'Afrique, les Pharaons ne sont jamais loin du sacre.
La nation africaine la plus titrée rêve d'un huitième titre pour effacer la désillusion de la finale perdue en 2022 contre le Sénégal.
L'équipe égyptienne, allie la fougue de la jeunesse à l'expérience, une combinaison qui lui a toujours permis de jouer les grands rôles lors des tournois continentaux.
Sous la direction de Hossam Hassan, l'Égypte joue plus vite, plus vertical, tout en gardant sa discipline tactique légendaire.
Omar Marmoush et Mostafa Mohamed symbolisent cette nouvelle génération ambitieuse, guidée par la star Mohamed Salah qui sera très attendue au Maroc.
Peu spectaculaires, mais redoutablement efficaces, les Pharaons restent fidèles à leur réputation de redoutables compétiteurs.
Champions d'Afrique à domicile en 2024 après un parcours héroïque, les Éléphants abordent cette CAN avec un statut de tenants du titre. De quoi leur octroyer directement une étiquette de favori logique dans une compétition qu'ils ont remportée à trois reprises dont deux fois sur les cinq précédentes éditions.
Sous la direction d'Emerse Faé, les Éléphants arrivent au Maroc avec l'ambition de conserver leur titre. Mais le challenge s'avère costaud.
Depuis que la CAN existe ( fondée en 1957), seules trois équipes ont réussi à conserver leur titre. Ce fut le cas de l'Égypte en 1957 et 1959 et lors de son triplé historique en 2006-2008-2010. Le Ghana a été titré 1963 et 1965 et le Cameroun en 2000 et 2002.
Le Sénégal qui a fini par décrocher sa première étoile il y a quatre ans, après une très longue attente et deux finales perdues (2002 et 2019) reste, lui, un prétendant sérieux.
Sacré à la CAN 2021, éliminé prématurément deux ans plus tard, il semble retrouver son équilibre sous la direction de Pape Thiaw, successeur d'Aliou Cissé.
Autour des expérimentés cadres Sadio Mané, Kalidou Koulibaly et Idrissa Gueye, les Lions de la Teranga pourront également compter sur l'arrivée de jeunes joueurs talentueux dans le grand bain de la compétition continentale.
Les Lions de la Teranga sont, avec ceux de l'Atlas Maroc, les deux meilleures sélections africaines au classement FIFA, respectivement classées 18e et 12e.
Le Sénégal qui a dominé son groupe de qualification pour le Mondial 2026, misera sur la continuité et la stabilité pour répéter l'exploit de 2022.
Après un double fiasco lors des CAN 2021 et 2023 où ils étaient éliminés dès la phase de groupes, les Fennecs veulent tourner la page.
Djamel Belmadi est resté en poste, décidé à reconstruire une équipe à la fois compétitive et inspirée.
La génération championne de 2019 s'efface progressivement, laissant place à une nouvelle vague incarnée par Fares Chaïbi, Houssem Aouar, Rayan Aït Nouri et Badredine Bouanani. L'ossature reste talentueuse, mais le défi sera mental : retrouver la grinta et la cohésion qui ont fait la force de l'équipe.
L'Algérie reste redoutable, capable du meilleur comme du pire. Si Belmadi parvient à stabiliser son groupe et à rallumer la flamme, les Fennecs pourraient redevenir cette machine collective qui avait ébloui l'Afrique en 2019.
Mais l'Algérie devra retrouver la flamme, l'unité et la créativité qui avaient mené au titre de 2019.