17h06 CET
03/12/2025
Quand un pays accueille la plus prestigieuse compétition de football du continent et aligne l’équipe la plus performante des qualifications, tout semble alors réuni pour le triomphe. C'est le cas du Maroc, pays hôte de la CAN 2025. Pour le Royaume, cette édition pourrait être une occasion en or. Mais jouer devant son public peut aussi se transformer en un poids immense quand on sait que les attentes sont énormes. La pression pourrait donc s’avérer insoutenable. Pour les Lions de l’Atlas, être à domicile sera-t-il une bénédiction ou un fardeau ?
Le Maroc, un favori légitime
Le parcours des Lions lors des éliminatoires parle de lui-même. Le Maroc est la seule équipe à avoir remporté tous ses matchs. Une performance qui confirme sa stature de favori naturel. Après avoir atteint la demi-finale historique de la Coupe du monde 2022, le pays est considéré comme l’une des plus grandes nations du continent.
Par ailleurs, l’effectif du Maroc, mêlant expérience, technique et sens du jeu, permet aux Lions de disposer de toutes les armes pour rivaliser avec les meilleures sélections africaines. A noter que le Royaume compte dans ses rangs Achraf Hakimi, élu joueur africain de l'année il y a quelques jours.
Aussi, l’avantage du terrain est un atout que le Maroc peut exploiter pour prendre le dessus sur ses adversaires vu qu'il peut compter sur un soutien massif de son public.
Pourtant l'héritage des désillusions passées va également peser. Le Maroc n’a remporté qu’une seule CAN, en 1976, en 19 participations. Depuis, malgré des générations de joueurs prometteurs, les espoirs se sont souvent brisés en phases finales. La dernière finale disputée remonte à 2004, et depuis, le pays n’a plus goûté à l’ultime affrontement continental. Accueillir la compétition à domicile ravive ce fardeau psychologique. La pression mentale pourrait être aussi redoutable que les adversaires sur le terrain.
Le Groupe A, un tirage abordable mais délicat
Le Maroc débutera la compétition face aux Comores, avant d’affronter le Mali puis la Zambie. Sur le papier, le groupe semble favorable et offre une belle opportunité d’aborder la phase finale avec confiance. Cependant, un faux départ, même contre une équipe considérée comme plus faible, pourrait provoquer une onde de choc. La moindre erreur, amplifiée par l’attente populaire, pourrait compromettre la suite de l’aventure. La qualification en huitièmes de finale passera autant par la maîtrise technique que par la force mentale.
Accueil à domicile, moteur ou stress supplémentaire ?
En accueillant la CAN pour la première fois depuis 1988, le Maroc a mis les petits plats dans les grands. L’expansion du tournoi à 24 équipes en 2025 illustre l’ampleur de l’événement et le poids des enjeux médiatiques et populaires. Le soutien du public peut devenir un moteur exceptionnel, mais il peut aussi se transformer en pression si les résultats tardent à venir. La gestion de cette attente sera cruciale pour les joueurs et le staff technique.
Le paradoxe marocain
Le scénario semble idéal : un effectif solide, un statut de favori légitime, un tirage abordable et l’avantage du terrain. Pourtant, l’histoire récente de la CAN rappelle que ces facteurs ne garantissent pas le succès. Pour que la CAN 2025 devienne l’édition de la délivrance, le Maroc devra canaliser la pression, rester concentré et gérer chaque moment clé avec sang-froid. Les Lions de l’Atlas possèdent le talent, mais la conquête du trophée exigera surtout du mental, comme ce fut le cas de la Côte d'Ivoire il y a deux ans.