Privé de matches, privé de solutions. Alors que la plupart des sélections africaines profitent de la journée FIFA pour affiner leurs plans, le Togo fait du surplace. Une inaction qui risque de peser lourd dans les mois à venir. Le sélectionneur Nibombé Daré, qui espérait regrouper ses joueurs en juin, a été contraint de ronger son frein.
Contrairement à bon nombre de sélections africaines en activité ce mois-ci, les Éperviers resteront au repos forcé. Pourtant, des tractations avaient bien eu lieu avec des fédérations sœurs. Mais comme souvent, la question des moyens a tout bloqué. Ce refus prive le sélectionneur d’un temps de travail précieux, à trois mois de la reprise des éliminatoires du Mondial 2026.
Une crise sportive qui paralyse les choix
Derrière les raisons budgétaires, il y a aussi la peur d’un nouveau fiasco. Encore absents de la prochaine CAN, les Éperviers peinent à convaincre. Dans leur groupe de qualification au Mondial, ils sont largués derrière le Soudan, la RDC et le Sénégal. La dynamique est négative, et le Togo ne maîtrise plus son destin. Résultat : l’État, échaudé, hésite à investir.
Mais faut-il fuir les échéances par peur du ridicule ? Ou se donner les moyens de rebondir ? Le choix de l’inaction est lourd de conséquences. En refusant ce regroupement, les décideurs désavouent indirectement leur sélectionneur, déjà fragilisé.
Des occasions gâchées
Ce mois de juin offrait pourtant une chance de relancer la machine. Face à la crise de résultats, les négociations pour trouver des adversaires étaient compliquées. Peu de nations souhaitent affronter une équipe en manque de repères. Pourtant, la Zambie et le Zimbabwe avaient montré un intérêt concret.
La Zambie, en pleine progression, première de son groupe devant la Côte d'Ivoire, voulait tester son niveau. Le Zimbabwe aussi, qualifié pour la CAN, avait envisagé un duel contre les Éperviers. Faute de réponse togolaise, ils se sont tournés vers d'autres nations plus disponibles : le Burkina Faso et le Tchad.
Daré sans filet en septembre
Sans matches amicaux, sans essais tactiques, sans nouveaux visages, Nibombé Daré se présentera en septembre avec une équipe figée, sans rythme ni repères. Comment espérer une réaction sans préparation ? Comment juger un sélectionneur à qui on refuse les moyens de travailler ?
Faut-il attendre une nouvelle humiliation pour réagir ? À quoi sert une trêve si elle ne profite pas à l’équipe nationale ? En septembre, les adversaires seront prêts. Et le Togo ? Sans matchs, sans certitudes, ce sera un enterrement de plus pour les Éperviers. Et cette fois, on ne pourra pas dire qu’on ne savait pas.