10h12 CEST
30/05/2025
La Ligue des champions est l'un des rares titres qui a échappé à Lilian Thuram, mais son fils aîné Marcus peut lui offrir par procuration: l'international français est l'un des atouts de l'Inter Milan, opposé au Paris SG en finale samedi (21h00).
Comme souvent avec "Tikus", son surnom, tout part d'un éclat de rire.
"J'espère que je vais pouvoir lui expliquer" comment se gagne une Ligue des champions, a répondu Thuram, tout sourire, lundi en conférence de presse à un journaliste qui l'interrogeait sur l'importance de cette finale 2025 pour sa famille.
Car s'il a collectionné les titres en club (double champion d'Italie avec la Juventus, une Coupe d'Italie et une Coupe de l'UEFA avec Parme) comme en Bleu (champion du monde 1998, champion d'Europe 2000), Thuram père n'a jamais remporté la prestigieuse C1.
Il est passé tout près en 2003 avec la Juve lors d'une finale 100% italienne à Old Trafford, très fermée (0-0) et décidée aux tirs au but en faveur de l'AC Milan.
Marcus qui avait six ans à l'époque, peut mettre fin à cette lacune familiale sous les yeux de son père, présent en tribunes comme pour chacun des matches importants de ses deux fils, le cadet Khéphren évoluant depuis août à la Juve.
- Meilleure saison de sa carrière -
"Mon père me parle avant chaque match, pas seulement avant cette finale, il est très présent et me donne toujours des conseils", a rappelé l'avant-centre de l'Inter.
Thuram, 27 ans, n'a jusqu'à présent pas à se plaindre d'avoir écouté les conseils paternels.
Depuis son arrivée en Serie A en août 2023 en provenance de Mönchengladbach, l'attaquant a pris une nouvelle dimension, comme en témoignent ses statistiques en championnat (14 buts, sept passes décisives), ses meilleures depuis ses débuts professionnels.
Des chiffres qui auraient pu être encore plus impressionnants, mais la deuxième partie de sa saison a été perturbée par une blessure à une cheville et d'autres pépins physiques.
"C'est clair que mon rendement à partir de janvier (deux buts seulement en championnat, NDLR) n'a rien à avoir avec celui des premiers mois, mais le plus important est que l'Inter gagne et l'Inter a beaucoup gagné", a-t-il insisté.
Et même si l'Inter a échoué d'un point derrière à Naples dans la course au scudetto, sa contribution ne se mesure pas qu'en buts marqués et autres passes décisives.
Le joueur, formé à Sochaux et passé par Guingamp, forme avec son coéquipier Lautaro Martinez l'un des duos offensifs les plus prolifiques d'Europe.
- "Tout est plus facile" -
"Quand tu joues aux côtés de +Lauti+, tout est plus facile. C'est notre capitaine, c'est notre leader qui m'a beaucoup aidé à mon arrivée", a rappelé le champion d'Italie 2024.
"Notre force, plus que nos individualités, c'est ce groupe de joueurs qui aiment être et jouer ensemble", a-t-il insisté.
Et son rôle dans le vestiaire est crucial: né en Italie, lorsque son père évoluait encore à Parme, Thuram parle très bien italien et fait, avec sa bonne humeur, le lien avec tous les joueurs d'un vestiaire très cosmopolite.
Son entraîneur Simone Inzaghi ne tarit pas d'éloges sur son implication à l'entraînement et son éthique de travail.
Cette finale, "encore plus spéciale pour moi, car on affronte l'équipe de la ville où j'ai grandi, contre des joueurs que je connais depuis longtemps", peut aussi lui permettre de tordre le cou à sa réputation naissante de joueur qui "disparaît" lors des matches les plus importants.
En 29 sélections avec l'équipe de France, la vice-champion du monde 2022 n'a marqué que deux fois, deux buts qui remontent aux éliminatoires pour l'Euro-2024.
Contre le Bayern en quarts et face au Barça en demi-finale, alors que l'Inter a inscrit onze buts en quatre matches, il n'a fait mouche qu'une fois.
Mais il ne s'en inquiète pas: "on va prendre ce match sans trop de pression, en jouant notre jeu, comme on a fait toute cette saison", a-t-il assuré.