Plus d'adversité et un niveau à hausser. Après leur premier carton à l'Euro contre la Macédoine du Nord (39-29), les handballeurs français s'attendent contre les apparences à une "dangereuse" équipe de Suisse dimanche à Berlin (18h00) en deuxième match de la phase de groupes.

Oui, l'Allemagne a écrasé mercredi la "Nati" (27-14), qui a égalé le record du faible nombre de buts inscrits dans un match de Championnat d'Europe. Mais les Suisses, peut-être intimidés par les 53.586 spectateurs annoncés à Düsseldorf, ont "subi l'événement", veut croire le sélectionneur des Bleus Guillaume Gille.

"On ne les a pas trop reconnus. Je m'attends à un autre visage de leur part", prévient-il.

"Les Allemands ont eu une réussite assez incroyable, notamment dans les buts et en défense, ce qui a fait perdre un peu le moral aux Suisses", estime encore le sélectionneur. Une allusion à l'état de grâce d'Andy Wolff mercredi : le gardien de la Nationalmannschaft a stoppé 61% des tirs suisses.

"Ils ont de la qualité à tous les postes, rappelle +Gino+ Gille. C'est une équipe qui reste dangereuse."

Après l'avoir observé à l'entraînement, il s'attend à ce que soit "bien présent" l'ancien gardien montpelliérain Nikola Portner, victime d'une "entorse ligamentaire" lors du naufrage contre l'Allemagne, selon la Fédération Suisse.

"Il a gagné la Ligue des champions une deuxième fois, avec Magdebourg. Ce n'est pas anecdotique", résume, à propos de Portner, le portier français Rémi Desbonnet, son ex-coéquipier au MHB.

"+Niko+ a amené un peu de vice et de challenge dans son jeu. Grâce à ça, il a commencé à prendre une grosse part dans les matches."

La "Nati" peut compter aussi sur un solide six dans le champ, entre la légende Andy Schmid, demi-centre élu cinq fois meilleur joueur du championnat allemand (2014-2018), et des joueurs référencés de Bundesliga comme Lenny Rubin ou Manuel Zehnder.

- Suisses accrocheurs au Mondial-2021 -

Ces mêmes Suisses avaient d'ailleurs presque tenu tête aux Bleus lors du Mondial-2021 (25-24). Attention au piège à Berlin, comme aux "trottoirs hyper verglacés" de la capitale allemande, sourit Rémi Desbonnet

"Ils vont avoir à cœur de jouer beaucoup mieux que contre l'Allemagne", juge l'ailier gauche Hugo Descat. "Nous, on n'a pas fait notre meilleur match contre la Macédoine. On a aussi envie de montrer un meilleur visage."

Par exemple, de réduire les pertes de balle et de régler la mire, troublée par le cadre unique mercredi de la Spiel-Arena, stade de foot converti pour l'événement en salle de hand.

"Il ne faut pas hésiter dans nos choix et être un peu plus lucide dans nos décisions, reconnait Elohim Prandi. Maintenant, encore une fois, c'était le premier match. Je ne m'inquiète pas vraiment."

Avec trois jours entre leurs deux rencontres, les Bleus ont subi vendredi un "entraînement avec beaucoup de rythme pour ressembler à ce qui (les) attend dans les prochains jours", décrit Guillaume Gille.

Ses hommes ont besoin d'un succès contre la Suisse pour s'offrir une finale de ce groupe A face à l'Allemagne mardi à Berlin (20h30). Les résultats de cette première phase de groupes étant conservés au tour principal, tout faux pas peut se payer cher plus tard.