19h22 CET
15/12/2024
Ce sera la pire place pour terminer. Comme en 2022 en Slovénie, les Bleues n’ont pas su se relever de leur défaite en demi-finale de l’Euro, et ont chuté dimanche dans le match pour le bronze, battues par la Hongrie (25-24).
Il n'y aura ni sourire sur les visages, ni de médaille autour du cou des Françaises, au moment de quitter la Wiener Stadthalle de Vienne. Comme il y a deux ans.
En 2022 à Ljubljana dans cette même compétition, les Bleues s’étaient déjà effondrées contre la Norvège en demi-finale avant d’être piégées par le Monténégro. Cette fois encore, le match pour la troisième place restera un douloureux souvenir, venu clore dans les larmes un parcours longtemps impeccable, avec sept victoires en autant de rencontres avant le dernier carré.
"ça fait chier", a très honnêtement répondu l'ailière Lucie Granier, "car on y a cru, car on n'était pas loin et que ça se joue à pas grand chose, à des détails", a continué la joueuse de 25 ans.
Peut-être pensait-elle à cette ultime minute, à 24-24, durant laquelle Estelle Nze Minko, puis Tamara Horacek ont manqué de peu de récupérer la balle des mains des Hongroises.
Finalement, Viktoria Goyri-Lukacs (5/8) est parvenue à tromper Hatadou Sako, venant inscrire l'ultime but de la rencontre, avant un passage en force qui a libéré la Hongrie et ses nombreux supporters présents à Vienne.
Battues par les vice-championnes olympiques lors du tour principal (30-27), les Hongroises ont cette fois pris leur revanche et décrochent leur première médaille de bronze depuis 2012.
- "Un nouveau commencement" -
Mais si certains détails ont joué, les Bleues n'ont néanmoins pas été en mesure de trouver la bonne formule, comme deux jours plus tôt lors de leur défaite contre le Danemark (24-22), en argent dimanche alors que la Norvège a décroché son dixième titre européen.
Dans une première période qui a fait la part belle à des défenses solides, d'un côté comme de l'autre, Laura Glauser dans les cages françaises s'est illustrée (41% à 9/22 à la pause) tout comme Pauletta Foppa qui s'est montrée précieuse devant (4/5 au tir, 5 passes). Mais de l'autre côté, Zsofi Szemerey avait sorti les habits de gala, terminant à 36% d'arrêts (13/36, huit en première période).
Face à la bande à Katrin Klujber (9/15) et Csenge Kuczora (5/8), les Françaises ont encore manqué de réalisme devant la cage, et fait preuve de précipitation et d'erreurs.
"On a galéré à trouver des solutions, elles en ont trouvé plus facilement, il faut absolument qu'on soit plus efficaces pour arriver à gagner ces matches-là", a déclaré Grâce Zaadi, pour qui les Bleues "en avaient encore sous le pied".
Menées à la pause (13-12) après avoir réussi à se rapprocher, les championnes du monde en titre ont ensuite à nouveau laissé leur adversaire reprendre un peu d'écart.
A l’entrée des dix dernières minutes, Zaadi (22-21, 51e), a semblé permettre aux siennes d’entrevoir une éclaircie, en passant devant. Mais les Hongroises ont finalement à nouveau éteint la lumière, parvenant à résister dans les derniers instants.
"On sait qu'on a des lacunes, on joue avec nos armes dans le moment", a complété Sébastien Gardillou. Cependant, "elles ont fait preuve d'abnégation, elles se sont données", a souligné le sélectionneur, fier de ses joueuses.
Arrivé il y a trois mois, en remplacement d'Olivier Krumbholz, le Périgourdin retient "plus de positif que de négatif, c'est vrai qu'on a toujours tendance à se rappeler la fin mais je me rappellerai de tout".
Désormais, cette compétition lui a donné "encore plus l'envie de travailler", constate celui qui avait tout de même "à cœur de remplir l'objectif d'une médaille".
"Quand on a fait quatrième au dernier Euro, cela nous a mis un bon coup de pied pour avancer. J'ose croire que ce sera encore un nouveau commencement".