19h53 CET
12/12/2025
L'équipe de France féminine a abandonné vendredi à Rotterdam son titre de championne du monde de handball, battue par l'Allemagne (29-23), sa deuxième défaite en demi-finales en compétition de suite.
Éliminées par le Danemark aux portes de la finale de l'Euro il y a un an (24-22), les Bleues devront encore se contenter de la petite finale, dimanche contre la Norvège ou les Pays-Bas, pour la deuxième compétition de Sébastien Gardillou au poste de sélectionneur.
L'Allemagne retrouve elle la finale d'une compétition pour la première fois depuis... 1994, un an après son seul titre, le Mondial 1993.
Son inexpérience dans le dernier carré, qu'elle retrouvait pour la première fois depuis 2008, ne s'est pas fait sentir, pas plus que sa découverte de l'Ahoy Arena de Rotterdam après sept matches remportés chez elle (elle coorganise le Mondial avec le Pays-bas).
Sept, comme le nombre de demi-finales mondiales remportées par les Françaises... sur sept jouées.
Elles ont donc subi vendredi leur premier échec, et le premier contre les Allemandes depuis exactement 20 ans, un an et demi après les avoir éliminées en quarts de finale des Jeux olympiques (26-23).
Et quatre jours après avoir, déjà, cédé contre les Néerlandaises en conclusion du tour principal (26-23).
Comme lundi, elles ont perdu de façon logique, après avoir connu une panne d'efficacité offensive, notamment en seconde période (un seul but entre la 38e et la 48e minute). "Je pense qu'on n'est pas dans la même catégorie aujourd'hui", a lancé Gardillou.
- Changements vains -
Comme un signe annonciateur des difficultés à venir, les Bleues ont lancé leur demi-finale par un tir manqué de Clarisse Mairot, qui les avait placées sur les rails de la victoire contre les Danoises en quarts de finale (31-26) en réussissant ses quatre premiers tirs.
Deux jours plus tard, elles ont été moins en réussite au tir (Foppa un mètre au-dessus, 15e), en échec notamment face à l'ancienne gardienne de Brest Katharina Filter (11 arrêts sur 34 tirs), qui a par exemple détourné un pénalty de Sarah Bouktit sur une balle d'égalisation dans un temps fort français (6-10, 16e, à 11-12, 24e).
Derrière, la France n'a plus inscrit un seul but avant la mi-temps (12-15), handicapée notamment par une suspension de deux minutes pour un mauvais changement...
Hormis l'entrée (16e) de Floriane André (4/16) dans le but à la place d'Hatadou Sako (5/22), pas grand-chose n'a vraiment fonctionné, dont le passage à une défense en "1-5" avec Orlane Kanor puis Méline Nocandy avancée pour endiguer le jeu léché allemand, le lancement de Kanor comme arrière gauche ou celui de Marie-Hélène Sajka à droite. Deux joueuses qui n'ont eu que des miettes à se mettre sous la dent depuis deux matches.
Gardillou a également sorti la boîte à outils en seconde période, prenant un temps mort dès la 36e minute, relançant Sako dans le but, plaçant comme face aux Danoises Pauletta Foppa (habituelle pivot) au poste d'arrière droite, où lui a succédé Mairot...
- "Enormément impactées en défense" -
En vain. L'équipe de France a sans cesse couru après le score, trop friable et en retard en défense (rouge pour Oriane Ondono, 45e), pilonnée par la base arrière (5/11 pour Viola Leuchter et 5/9 pour Emily Vogel), approximative en attaque (passe interceptée de Léna Grandveau, 38e, en touche de Tamara Horacek, 42e).
"On s'est énormément fait impacter en défense (...) On en a pris pas mal derrière la tête, on a résisté dans la mesure du possible" à "un handball de percussion" et non "d'évitement", a estimé Gardillou.
Léna Grandveau a elle relevé une "agressivité énorme" des Allemandes, à la limite, sans pour autant constituer le coeur du "problème": "Quand on prend des tartes à toutes les attaques, je pense qu'il y a quand même des choses à avoir (plus d'exclusions temporaires, NDLR)", a-t-elle dit.
"C'est difficile de défendre, défendre, défendre, de repartir au charbon quand on ne marque pas de but", a résumé Tamara Horacek.
La capitaine et ses partenaires devont se remobiliser pour aller chercher dimanche leur première médaille sous les ordres de Gardillou.