23h42 CEST
04/10/2024
Un pétard mouillé: le Paris Basketball a manqué ses débuts en Euroligue, battu vendredi à l'Arena Porte de la Chapelle par l'Etoile rouge de Belgrade (80-77), venue montrer au club de la capitale combien la saison européenne serait compliquée.
Le confort rassurant de la maison et le standing du club serbe, seulement 16e de la dernière saison régulière et vainqueur seulement à trois reprises à l'extérieur (dont une victoire sur le Maccabi Tel Aviv qui joue à Belgrade): le tableau, rehaussé par un spectacle son et lumières et une présentation des bannières des deux titres acquis l'an passé (Leaders Cup et Eurocoupe), désormais suspendus au plafond de la salle, semblait parfait pour une première réussie.
Mais Paris, si souverain l'an passé dans la deuxième compétition européenne, est désormais cet élève sorti de la grande section de maternelle qui bascule dans la cour des grands de l'élémentaire.
Un monde plus rude, surtout quand on a perdu à l'intersaison son directeur (l'entraîneur Tuomas Iisalo, parti à Memphis en NBA), l'homme-clé de la fabuleuse saison passée, et ces deux premiers titres remportés plus une finale du championnat après seulement six ans d'existence.
Un nouveau monde plus rude, où l'on peut se sentir à l'extérieur même à domicile, comme vendredi soir où le bon millier de supporters de l'Etoile rouge a souvent fait davantage de bruit que les 7.000 parisiens dans une Arena Porte de la Chapelle à guichets fermés.
La saison régulière d'Euroligue et ses 34 matches s'annoncent très escarpée pour le jeune club Paris Basketball, qui entend prouver sur le parquet qu'il mérite sa place au-delà de la saison en cours pour laquelle il a été invité.
"Je suis fier des garçons", a tout de même tenu à déclarer l’entraîneur Tiago Splitter après la rencontre. "On aurait pu marquer un peu plus, défendre un peu mieux mais je suis fier pour leur premier match d’Euroligue, ils se sont battus pour être ici."
- Hifi peu en réussite -
Malgré un début de match crispé (4-12, 4e), la formation désormais entraînée par le Brésilien semblait pourtant se diriger vers un succès assez confortable, lorsqu'elle menait de 13 points au milieu du troisième quart-temps (53-40). Grâce à l'activité de la recrue phare Maodo Lô (12 pts) en pénétration, du meneur électrique TJ Shorts (16 pts, 4 passes décisives), ou dans la raquette de Mikael Jantunen (9 pts et 6 rebonds) et Kevarrius Hayes (10 pts et 5 rebonds).
Mais Paris s'est effrité, moins agressif pour interdire le chemin de sa raquette, empêcher les Serbes de prendre des rebonds offensifs et trouver la mire à longue distance (10/22), notamment Nemanja Nedovic (21 pts à 5/6 derrière l'arc) et Isaiah Canaan (14 pts à 2/4 à 3 pts).
Revenue à hauteur à la fin du troisième quart-temps (58-58) après avoir infligé un 18-5 aux Parisiens, l'Etoile rouge a fait la course en tête pendant l'essentiel de la dernière période, malgré les efforts de Shorts pour maintenir l'espoir (72-75, 38e puis 74-77 à 1 min 15 sec de la fin).
Et après une possession gâchée par Paris à 41 secondes du buzzer (74-77), elle a fini par tenir bon sur la ligne des lancers-francs par Codi Miller-McIntyre avant un tir lointain de la dernière chance manqué au buzzer par Nadir Hifi, peu en réussite (12 pts à 3/7 au tir dont 1/6 à 3 pts).
Tiago Splitter lui, n'a pas voulu employer le mot "regrets", assurant que ses joueurs "ont joué au mieux".
"Parfois, certains soirs, vous allez réussir quelques tirs de plus, tuer le match", et d'autres soirs non, à l'image de cette grande première.