22h52 CET
28/01/2025
Six mois après le fiasco olympique, l'équipe de France a passé l'obstacle des quarts de finale du Mondial, mardi contre l'Egypte (34-33) à Zagreb, et retrouvera dans le dernier carré la Croatie grâce à un but incroyable de Luka Karabatic à la sirène.
Le pivot et ex-capitaine a dégainé du milieu de terrain sur l'engagement, joué rapidement par le gardien Rémi Desbonnet, juste après l'égalisation égyptienne de Yahia Omar à cinq secondes de la fin.
Le but, dans la cage désertée par le gardien égyptien que les Pharaons avaient fait sortir pour profiter d'une supériorité numérique sur leur attaque, a été validé après arbitrage vidéo. Et les Bleus ont exulté après ce scénario incroyable, semblable à celui vécu en demi-finale de l'Euro-2024, avec un but sur le gong d'Elohim Prandi offrant une prolongation contre la Suède.
"On avait dit, après les Jeux, +parfois on rit, parfois on pleure+. Là on rit pour trois dixièmes de secondes, ça tombe de notre côté", a savouré Desbonnet. Le tir de Karabatic a en effet totalement franchi la ligne de but 3/10e de secondes après le buzzer.
"J'ai regardé le tableau d'affichage, j'ai vu qu'il restait trois secondes, je me suis dit +il faut aller à fond, il faut tenter+. J'ai réussi à avoir le ballon, j'ai tiré" a raconté Karabatic, profitant de ces "moments uniques".
"C'est un scénario de dingue, cette fois-ci avec un joli +happy end+ qui est une superbe illustration de l'abnégation de ce groupe, de la force de son collectif, symbolisée par +Loulou+ (Karabatic), qui accompagne le groupe dans un rôle différent mais est toujours au service de l'équipe" a de son côté souligné le sélectionneur Guillaume Gille.
- Le souvenir de 2009 -
Les Bleus ont tremblé mais ils retrouveront jeudi l'Arena Zagreb, qui promet d'être le volcan qu'elle était lors de la finale du Mondial-2009 entre la France et la Croatie, remportée par les Bleus (24-19). Et pour la qualification des Croates au bout du suspense, déjà, trois heures plus tôt contre la Hongrie (31-30).
Mais qu'elle n'était plus pour la deuxième demi-finale, vidée des trois-quarts de ses spectateurs.
Au moins les Bleus n'ont pas été dépaysés après avoir déjà tracé devant une maigre assistance leur route jusqu'aux quarts, stade où elle s'était brutalement arrêtée cet été aux Jeux olympiques contre l'Allemagne (35-34 après prolongation).
Ils retrouvent cette fois le dernier carré, systématiquement atteint au Mondial au XXIe siècle hormis en 2013, à l'issue d'une victoire tirée par les cheveux alors qu'ils n'avaient jamais été poussés dans leurs retranchements depuis le début de la compétition.
- Konan exclu -
Et que leur début de match (4-1, 6e), assis sur une défense de nouveau impeccable, laissait augurer d'une nouvelle victoire tranquille. Mais l'équipe de France s'est progressivement délitée.
En première période d'abord, mais surtout en seconde où, après avoir mené 20 à 15 (33e), elle est retombée dans ses travers aperçus aux Jeux olympiques, comme rattrapée par ses vieux démons.
Le jeu huilé a laissé la place à des enclenchements empruntés, à des tirs forcés qui ont permis au gardien Karim Hendawy de briller (4 arrêts sur 18 tirs).
La défense n'est pas parvenue à enrayer la puissance de feu sur la base arrière de l'Egypte, qui a parfaitement utilisé le jeu à sept contre six et est revenue à hauteur à un gros quart d'heure de la fin (24-24, 43e).
L'arrière garde tricolore a de plus été privée de son chef de file Karl Konan, exclu pour les dix dernières minutes, passées en apnée. Et encore davantage quand les Pharaons ont remonté deux buts de retard pour égaliser à une minute de la fin (32-32).
Avant que Nedim Remili n'offre un petit avantage à une trentaine de secondes de la sirène et de ce final à couper le souffle.