17h52 CET
22/11/2024
Des débuts rêvés, des polémiques, une grave blessure et un désamour public: la chronique toulousaine de Zakaria Aboukhlal s’est récemment enrichie d’un nouveau chapitre avec le retour en grâce de l’attaquant international marocain qui sera l'un des principaux atouts du TFC vendredi sur la pelouse du Paris Saint-Germain
Buteur face à Reims le 3 novembre dernier, "Zaka" Aboukhlal avait alors offert un précieux succès aux Toulousains (1-0) grâce à son quatrième but lors des cinq derniers matchs. "Je suis de retour" avait-il ensuite clamé haut et fort en zone mixte. Un cri du cœur après quatorze mois de galères et autant de doutes.
Tout avait pourtant idéalement débuté pour celui qui avait rejoint Toulouse à l'été 2022 en provenance du club hollandais de l’AZ Alkmaar. Très vite décisif, cet attaquant capable de jouer à droite comme à gauche en avait profité pour arracher sa place pour la Coupe du Monde au Qatar. Un but lors de la victoire historique face à la Belgique (2-0) l’avait ensuite propulsé au rang de héros local.
Une euphorie prolongée à son retour à Toulouse avec qui il remporta quelques mois plus tard la Coupe de France en inscrivant notamment un but en finale contre Nantes (5-1). En L1 le Marocain acheva sa saison avec 10 buts et 5 passes décisives au compteur (4 buts en Coupe de France).
Radieux, le ciel s’est pourtant rapidement obscurci après plusieurs épisodes malheureux.
Dès le lendemain du sacre face aux Nantais, le premier trophée du club depuis 1956, son nom est d’abord mêlé à une polémique. On l'accuse d'avoir tenu des propos discriminatoires à l’encontre de l'élue locale Laurence Arribagé, alors adjointe aux sports.
Des propos que le joueur a toujours niés mais qui avaient à l’époque entraîné sa mise à l’écart par le club.
Quinze jours plus tard, lors de la réception de Nantes en L1, Aboukhlal refuse de porter un maillot au flocage arc-en-ciel en soutien à la lutte contre l’homophobie. Une attitude qui avait irrité de nombreux supporters et plusieurs dirigeants du club, poussant même ces derniers à ouvrir la porte à un départ du joueur.
- "Il le mérite" -
Puis alors qu’il semblait avoir retrouvé la lumière au début de la dernière saison avec ses trois buts lors des quatre premières journées, il se blesse gravement au genou le 21 septembre lors de l’entrée en lice du TFC en Ligue Europa sur la pelouse de l’Union Saint-Gilloise.
Il ne retrouvera les terrains qu’en avril, mais sans jamais parvenir à renouer le fil de son histoire.
Le point de non retour fut même quasiment atteint, il y a quelques semaines, à la fin du mois de septembre face à Lyon, quand son entrée en jeu fut sifflée par le public. A la fin du match il fallu même l’intervention de son capitaine Vincent Sierro pour le séparer de plusieurs ultras toulousains exaspérés par son attitude.
"Après ma grosse blessure, j'ai eu des difficultés (…) avec les supporters. Quand tu ne marques pas, c’est ce qu'ils retiennent" avait-il déclaré à l'issue de la rencontre face à Reims, une de ses très rares interventions devant la presse.
Encore passeur décisif à Rennes (2-0) lors de la dernière journée avant la trêve, il porte de nouveau son équipe qui reste sur trois succès consécutifs sans prendre le moindre but, du jamais vu depuis douze ans !
"Il est de nouveau heureux et ça fait du bien à tout le monde" estime son entraîneur Carles Martinez Novell qui l'a toujours soutenu et loue aujourd'hui son caractère : "Il s’est battu pour retrouver son niveau et il le mérite".
"Les buts arrivent, donc je suis positif pour la suite" conclut de son côté Aboukhlal, impliqué dans cinq des six buts du TFC (3 buts et 2 passes) en déplacement cette saison. Le PSG ferait bien de l'avoir à l'oeil.