Maillon fort du SCO la saison dernière, lors de la montée, le milieu Himad Abdelli se révèle actuellement en Ligue 1, avec un profil atypique et une activité incessante qui sera précieuse face au Paris SG, samedi, pour la 11e journée de Ligue 1.

Depuis plusieurs mois, une énigme reste sans réponse à Angers: est-ce la bonne forme d'Himad Abdelli (24 ans) qui tire l'équipe vers le haut ou celle de l'équipe qui magnifie le rendement du capitaine ?

Car depuis un peu plus d'un an, ces deux trajectoires semblent indéfectiblement liées et après deux points pris lors des six premières journées cette saison, où l'international algérien a été très discret, les Angevins en ont récolté huit lors des quatre suivantes lors desquelles Abdelli a crevé l'écran.

La prestigieuse victoire à Monaco (0-1), 2e au classement, vendredi dernier, en est le parfait exemple. Tout au long du match, le SCO a fait preuve d’une incroyable justesse dans tous les secteurs de jeu, à l’image de ses sorties de balles qui ont fait très mal aux Monégasques et Abdelli a dicté le tempo.

"Himad, j'ai toujours l'impression qu'il peut faire plus", disait, à Louis II, son entraîneur Alexandre Dujeux.

"Peut-être que je le fatigue de temps en temps" à force de le lui répéter, s'était d'ailleurs interrogé le coach.

- Un physique atypique -

"Je suis content qu'il soit derrière moi. Je sais ce que ça veut dire, que je peux aller plus loin, plus haut", lui a répondu, jeudi, en conférence de presse, le joueur.

Dujeux ne tarit effectivement pas d'éloges sur le joueur à la carrure très trapue malgré son 1,85 m.

"C'est un garçon qui a un profil très particulier. Il est très costaud, avec une technique très fine. Il est celui qui fait le plus de pressings individuels hauts, qui réalise le plus de courses à haute intensité. Mon idée est de lui donner de la confiance pour qu'il puisse s'épanouir au mieux", avait ajouté le technicien à Monaco.

Arrivé libre après la fin de son contrat au Havre où il a été formé, en 2022, Abdelli a d'abord peiné à s'imposer.

Mais il est devenu, à partir du début d'année 2023, un chaînon essentiel du SCO en étant l'un des seuls à surnager lors de la désastreuse saison 2022-2023, qui a entraîné la descente en Ligue 2.

Encore l'Angevin le plus en vue à l'échelon inférieur, l'an dernier, malgré un trou d'air au début 2024 qui a failli coûter la montée au SCO, le club semblait résigné à le laisser partir en cas d'offre intéressante pour boucler un budget fragilisé par l'effondrement des droits télés.

- Perfectible devant le but -

Il est finalement resté. "Je voulais être ici et montrer qu'Angers peut rester en Ligue 1", a expliqué celui qui porte désormais le brassard et qui semble pleinement épanoui avec la grande liberté dont il jouit dans son placement.

Capable de jouer à tous les postes du milieu de terrain, devant la défense, en soutien de l'attaquant ou entre les deux, passeur délicieux, Abdelli (3 buts cette saison) est aussi un tireur de penalty hors pair, même s'il a récemment connu son premier échec en pro contre Toulouse.

S'il peut aussi jouer devant pour dépanner, il sait que c'est face au but qu'il doit encore progresser pour pouvoir marquer dans le jeu, comme il l'a joliment fait contre Saint-Etienne, il y a deux semaines.

Ses prestations éclatantes lui ont valu d'être rappelé jeudi en sélection algérienne après plus d’un an d'absence et il pourrait bien être à nouveau sollicité dès cet hiver, à un an et demi de la fin de son contrat.

"Je pense toujours qu'il peut aller dans un club plus grand que le nôtre", a d'ailleurs admis Dujeux, à contrecoeur.