07h32 CET
10/12/2024
Beaucoup trop irrégulier en championnat et lourdement défait à Barcelone en Ligue des champions (0-3), Brest est à un tournant en recevant le PSV Eindhoven, mardi à Guingamp, où il devra essayer de remettre de la magie dans sa saison pour préserver ses chances de qualification en C1.
Il y a deux semaines, en Catalogne, la jolie bulle dans laquelle évoluaient les Bretons sur la scène continentale a éclaté sèchement.
Surclassés par le grand Barça, ils avaient, pour la première fois, affiché le visage de Petit Poucet de la compétition qui est le leur mais qu'ils avaient réussi à faire oublier avec trois victoires et un nul avant cela.
Si leurs chances de qualification pour les barrages d'accession aux huitièmes de finale de la C1 restent presque intactes à trois journées de la fin de la phase de ligue, ils auraient bien besoin de réenclencher la marche avant pour que l'Europe reste leur parenthèse enchantée dans cette saison.
En perdant vendredi à Lille (3-1), les Finistériens ont affiché des maux récurrents cette saison: fragilité défensive et animation offensive sur courant alternatif.
Les nombreuses blessures auxquelles le club est confronté ne sauraient expliquer cet état de fait mais elles compliquent un éventuel redressement en réduisant les options de l'entraîneur Eric Roy qui commence à perdre patience.
- Brest a perdu sa "maturité" -
"Nous sommes une équipe très permissive, qui donne beaucoup d'opportunités à nos adversaires, sur des fautes qu’on crée nous-mêmes", a-t-il déploré vendredi après la troisième défaite -- toutes à l'extérieur -- contre les équipes françaises engagées en C1, après Monaco (3-2) et le Paris SG (3-1).
"Peut-être que les joueurs se disent que le championnat est trop facile pour nous, qu’on peut se mettre des handicaps dès le début du match…", avait-il avancé avec sarcasme, après une nouvelle entame de match ratée qui a plombé son équipe.
A la base de tous leurs problèmes, qu'ils soient défensifs, offensifs, avec ou sans le ballon, revient le même constat: Brest n'arrive plus à être cette équipe qui "agressait" sans relâche l'adversaire, trouvait toujours le geste efficace et saisissait presque toutes les opportunités.
"Il faut être capable d’avoir la bonne prise de décision dans les moments critiques, une certaine capacité à analyser les situations. En ce moment, ce n’est pas le cas (...) L’année dernière, je trouvais qu’on avait beaucoup de maturité par rapport à ça. On a construit notre saison sur la solidité", avait encore lancé, presque avec nostalgie, l'entraîneur, après Lille.
- Le PSV a des références -
De la maturité, de l'agressivité, de l'efficacité, c'est ce que Brest avait proposé lors de ses quatre premiers matches en C1, mais déjà moins à Barcelone.
Contre le PSV Eindhoven, tout manquement dans ces domaines risque fort de se payer cash car les Néerlandais, emmenés par l'ancien entraîneur de Lyon, Peter Bosz, ont quelques références cette année, à commencer par un match nul (1-1) ramené du Parc des Princes pour la 3e journée.
Ils ont ensuite enchaîné deux victoires, une facile (4-0) contre Gérone et une autre renversante (3-2) contre le Shakhtar Donetsk -- prochain adversaire de Brest --, où ils ont inscrit trois buts entre la 87e et la 90+5, alors qu'ils étaient menés 2-0.
Avec huit points au compteur, deux longueurs derrière Brest, et encore un déplacement à l'Etoile Rouge de Belgrade et la réception de Liverpool en début d'année prochaine au programme, le PSV est un rival direct de Brest pour la qualification.
Contre les Néerlandais comme contre Nantes, samedi prochain, en Ligue 1, Brest serait bien inspiré de vite retrouver ses valeurs pour éviter de dériver vers des eaux incertaines.