16h22 CEST
05/05/2025
Avant même la fin d'une saison traversée par les tensions, l'entraîneur de la section féminine du Paris Saint-Germain Fabrice Abriel a été écarté lundi, à six jours d'une demi-finale de play-off en championnat.
La défaite samedi en finale de la Coupe de France contre le Paris FC (0-0, 5 t.a.b. à 4), précisément l'adversaire que le PSG doit retrouver au Parc des Princes dimanche (17h00), a précipité la chute d'un technicien qui a connu plusieurs conflits avec son groupe depuis son arrivée dans la capitale à l'été 2024.
Il sera remplacé par intérim par le Brésilien Paulo Cesar, ancien joueur du PSG et en charge jusqu'ici des U19 féminines, selon une source proche du dossier.
Pas plus tard que lors de la finale de la Coupe de France, l'équipe d'Abriel a commencé avec deux de ses cadres sur le banc, les internationales tricolores Sakina Karchaoui et Marie-Antoinette Katoto.
Karchaoui avait été écartée lors des matches précédents. Elle payait un entretien à L'Équipe où elle avait évoqué son affinité technique avec son ancien entraîneur à Paris Jocelyn Prêcheur.
"Jocelyn connaissait mes qualités, c'était un tacticien, donc on faisait énormément de vidéos individuelles pour pouvoir progresser. C'était un peu plus compliqué avec Fabrice", affirmait-elle au quotidien sportif.
Avec Abriel, "je n'ai pas cette affinité que j'ai eue avec Jocelyn, en toute honnêteté. Donc je travaille autrement".
Voir Katoto, star de l'équipe, débuter la finale sur le banc était une surprise, même si la buteuse de l'équipe de France formée au PSG est en fin de contrat et ne sera vraisemblablement pas conservée par le club.
Samedi lors de la finale de Coupe, les entrées simultanées de Karchaoui et Katoto à l'heure de jeu ont réveillé le PSG jusqu'alors atone. De quoi faire regretter les choix tactiques initiaux d'Abriel.
Le coach venu de Fleury, qu'il avait conduit jusqu'en finale de la Coupe de France 2024 perdue contre... le PSG (1-0), avait déjà eu plus tôt dans la saison des relations difficiles avec une autre patronne du groupe, Grace Geyoro, elle aussi sortie de l'équipe quelques matches en novembre-décembre.
- Le brassard retiré à Geyoro -
Abriel avait alors assuré qu'il n'y avait "pas de joueuse écartée", appelant ses troupes à "accepter les critiques".
Geyoro, "on en a besoin à son meilleur potentiel" mais "il y a un cadre à respecter pour tout le monde", avait-il ajouté.
Dès le début de la saison, Abriel avait souhaité marquer son territoire en retirant lors du stage d'avant-saison à la milieu de terrain son brassard de capitaine, passé au bras de la Polonaise Paulina Dudek, une décision jamais bien comprise par Geyoro.
Le technicien avait également des rapports tendus avec la direction sportive, en désaccord avec son système de jeu.
"Je sais comment je veux gagner des matches. J'ai une idée très précise et tout cela m'appartient", disait Abriel, droit dans ses crampons, avant la finale de la Coupe de France.
Il a aussi dû composer avec un large renouvellement de l'effectif durant l'été (départs de Baltimore, Jean-François, Picaud et Chawinga, arrivées de Earps, Mbock, Echegini, Leuchter, Dorsin).
La saison avait mal commencé pour l'ancien milieu de terrain formé au PSG, son équipe ayant été sèchement éliminée dès les barrages de la Ligue des champions par la Juventus Turin (3-1/2-1).
La suite a été émaillée de choix tactiques et d'un management souvent mal compris.
Et comme presque à chaque saison, le PSG n'a pas soutenu la comparaison avec son grand rival, l'Olympique Lyonnais, qui l'a battu deux fois en Première Ligue et va terminer premier de la saison régulière loin devant.
Il ne reste qu'une journée de championnat mercredi, avant les play-offs du week-end où le PSG peut encore se qualifier pour la finale contre le vainqueur d'OL-Dijon. Sans Abriel.