10h32 CET
29/10/2025
S'il refuse que le match tourne autour de son avenir, l'entraîneur de Rennes Habib Beye sait qu'une victoire sera impérative lors du déplacement à Toulouse, mercredi, en 10e journée de Ligue 1, pour son équipe comme pour son maintien en poste.
"Dans la situation dans laquelle nous sommes, oui, il faut gagner. Après, est-ce que c'est un ultimatum? Aujourd'hui, dans le métier que nous faisons, un ultimatum... Je ne le vois pas comme ça", a répondu le technicien mardi en conférence de presse.
Il a pourtant tout d'un entraîneur en sursis, lui qui a reconnu avoir dû batailler pour sauver son poste lundi.
"Ca devait s'arrêter, ça continue et ça continue pour une raison très précise, c'est que les dirigeants sentent que j'ai l'énergie et les capacités de faire gagner cette équipe", a-t-il assuré.
Fort du soutien "indéfectible" que lui a témoigné lundi encore la famille Pinault, propriétaire du club, Beye promet d'être combatif jusqu'au bout.
- Savoir lâcher prise 90 minutes -
"Jamais je ne lâcherai ce poste-là. Jamais je ne lâcherai ma passion qui est d'entraîner, peu importe la pression, peu importe les résultats. Ça ne se fera jamais, ni ici, ni ailleurs", a-t-il clamé.
Pourtant, dixième avec 11 points, après quatre nuls consécutifs et une défaite, Rennes n'a plus de temps à perdre s'il ne veut pas voir s'éloigner inexorablement les places européennes.
Le revers de dimanche contre Nice (2-1), avec une première période atone mais une dernière demi-heure endiablée qui a bien failli leur permettre d'arracher au moins un point, symbolise à quel point les Bretons semblent si proches et si éloignés à la fois du déclic.
"J'ai admiré leur caractère et leur détermination sur cette deuxième mi-temps. Ça a été un football presque total, désorganisé par moments, mais très beau à voir", a souligné Beye.
"Si on est capable d'avoir cette constance-là sur 90 minutes et ce lâcher-prise sur 90 minutes, on sera une équipe qui sera redoutable dès demain à Toulouse", a-t-il enchaîné.
Mais le "contexte ambiant depuis quelque temps et ce qui se passe encore là ne permet peut-être pas d'avoir cette liberté totale", a-t-il suggéré.
- Pas en "mission" -
Pour lâcher tous les freins, le coach rennais devra donc avant tout éviter que ce match ne se transforme en une sorte de plébiscite "pour ou contre Beye" chez les joueurs.
"La seule chose que je vais leur dire, c'est: +surtout, ne soyez pas en mission pour qui que ce soit d'autre que vous-même+", a-t-il conclu.
D'autant que Toulouse, qui est juste devant Rennes au classement avec deux points de plus, a un profil qui peut poser de gros problèmes aux Bretons.
"C'est une équipe qui a énormément d'intensité, une grosse capacité athlétique, qui est capable de vous imposer un défi physique sur tous ses longs ballons, ses courses profondes", a résumé Habib Beye.
Mais le TFC compte aussi des joueurs très habiles balle au pied comme Yann Gboho, formé à Rennes, ou le Norvégien Aaron Donnum, ainsi que d'excellents joueurs de tête dangereux sur coups de pieds arrêtés.
Beye reste cependant convaincu que "quand il prendra conscience de sa valeur et de ses qualités (...) avec moi ou sans moi, ce groupe sera irrésistible".
"Le problème que nous avons aujourd'hui, c'est que le temps nous est compté. Je sais où je veux aller avec cette équipe (...). Est-ce que ce temps me sera donné?", s'est-il interrogé. Toute la question est là.