11h32 CET
12/03/2025
Au bout d'un match à Liverpool entré dans la légende du club, le Paris SG a envoyé un message à l'Europe en se positionnant désormais comme l'un des grands favoris de la Ligue des champions.
En se qualifiant pour les quarts de finale à Anfield (1-0, 4 t.a.b à 1), après avoir dominé sur l'ensemble de la double confrontation la meilleure équipe européenne actuelle, l'euphorie grandit et c'est avec un nouveau statut que le PSG s'avance vers la suite.
"L'équipe qui passe ce soir acquiert un statut particulier... Cette compétition est difficile à gagner, il faut le garder à l'esprit, mais tout cela nous renforce", a tenu à tempérer Luis Enrique, très calme devant la presse après avoir exulté sur le terrain avec son staff et ses joueurs.
Dans les couloirs d'Anfield, le dirigeant qatari Nasser El-Khelaïfi a également souhaité freiner les ardeurs: le PSG favori? "On est encore loin de ça. Il faut être humble aussi. On a une équipe avec des jeunes joueurs, on veut construire quelque chose", a-t-il déclaré, tout en reconnaissant que ses joueurs avaient "écrit l'histoire du PSG".
- Poignée de matches mémorables -
Car cette qualification s'inscrit dans la lignée d'une petite poignée de matches mémorables de Paris dans la compétition reine, qu'il espère tant conquérir: l'élimination du Barça de Johan Cruyff en quart de finale en 1995, la victoire en prolongation en 8e face à Chelsea à Stamford Bridge en 2015, et la qualification en demi-finale après avoir sorti le Bayern en 2021.
Au prochain tour, le PSG affrontera soit Aston Villa soit Bruges, opposés mercredi soir, deux clubs largement à sa portée, ce qui peut laisser entrevoir une nouvelle demi-finale, la deuxième en deux ans.
Grâce à un état d'esprit magistral et à un jeu d'un très haut niveau, Paris donne le sentiment de n'avoir plus vraiment de limites cette saison et a marqué un grand coup, encore plus qu'en quart de finale la saison dernière contre le Barça (défaite 3-2 au Parc, puis victoire 4-1 à Montjuïc), tant ses joueurs ont grandi et jouent bien ensemble.
"L'an dernier, nous avons perdu en demi-finale avec six tirs sur les poteaux (contre Dortmund). Nous sommes quarts de finalistes maintenant, mais ce n'est pas une compétition qui récompense la régularité, sinon nous serions parmi les mieux placés pour gagner, car nous sommes très stables. Mais ce type de match fait grandir l'équipe", a insisté Luis Enrique.
Le technicien espagnol avait pourtant assuré lundi que le vainqueur de ce 8e de finale serait un favori au titre européen.
- "Capacité de faire mal" -
Paris a d'ailleurs largement fait déjouer les statistiques. Cette saison, plusieurs grands d'Europe (Manchester City, Real Madrid et Leverkusen) n'ont pas réussi à gagner à Anfield, où Liverpool ne s'est incliné qu'une seule fois, en septembre en Premier League.
Le PSG n'avait de son côté jamais remporté une séance de tirs au but en coupe d'Europe (une seule perdue en 2002 face aux Glasgow Rangers), mais a bénéficié d'un Gianluigi Donnarumma impérial.
"Ils ont la capacité de faire mal à n'importe quel adversaire, leurs attaquants sont très bons, et leur coach en fait une très bonne équipe", a commenté mardi soir Virgil Van Dijk, le capitaine des Reds, sans doute impressionnés par la conservation de balle, le pressing à la perte et le perpétuel mouvement des Parisiens mais aussi et surtout, à Anfield, par la rapidité des attaquants et la solidarité de tous.
"On n'a pas de limites, mais il faut toujours s'améliorer, ne pas s'arrêter là. Ce match aurait pu être une finale mais c'est les huitièmes de finale, il reste encore beaucoup de boulot", a lancé Marquinhos, qui sera suspendu pour le quart de finale aller le 8 avril.
Une échéance que Paris pourra préparer l'esprit apaisé en championnat, le club de la capitale, invaincu en L1, comptant 16 points d'avance sur son premier poursuivant, Marseille, qu'il recevra dimanche, le sourire aux lèvres.