Des étincelles, mais pas encore de flamme: le métronome français Antoine Griezmann et l'Argentin Julian Alvarez, qui forment le nouveau duo d'attaque de l'Atlético Madrid, opposé mercredi au PSG en Ligue des champions, n'ont pour l'instant pas l'impact espéré par les supporters colchoneros.

Surnommé "l'Araignée", le champion du monde argentin, recruté à prix d'or cet été pour venir renforcer un Atlético ambitieux (près de 90 millions d'euros bonus compris) a certes piqué à six reprises en seize rencontres toutes compétitions confondues, ce qui fait de lui le meilleur buteur de son nouveau club.

Une statistique en trompe-l'oeil, puisque l'ancien attaquant de Manchester City n'a au final marqué que trois buts en douze journées de Liga, et sauve un peu son bilan avec un doublé en Coupe du Roi face aux amateurs de l'UE Vic.

La faute notamment à une équipe en manque de repères où l'entraîneur argentin Diego Simeone peine à trouver un onze type, plaçant notamment Alvarez côté gauche ou côté droit pour faire jouer l'autre recrue de l'été, Alexander Sorloth, comme N.9.

Buteur lors de la défaite face à Lille (3-1), un match où le Norvégien a perdu pas mal de points par sa maladresse devant le but, Alvarez s'est enfin installé comme titulaire aux côtés d'Antoine Griezmann, pour parfaire une relation technique capable, sur le papier, d'offrir à l'Atlético ce qui lui manque en ce début de saison: des buts et de la régularité.

Les deux joueurs, qui semblent parler le même football, se cherchent beaucoup sur le terrain et tentent de combiner, sans grande réussite pour l'instant, même si deux des trois réalisations d'Alvarez en Liga viennent de services parfaits du meneur de jeu français, toujours aussi essentiel dans l'animation des Colchoneros (4 buts et 5 passes décisives toutes compétitions confondues).

- Système Simeone -

Assez paradoxalement, ils sont en réalité à la fois mis en valeur comme les deux stars de l'équipe mais victimes de la rigidité tactique de Diego Simeone, pourtant à l'origine de la venue d'Alvarez pour remplacer le buteur espagnol Alvaro Morata, souvent critiqué mais qui collait parfaitement au style de jeu du "Cholo", avec ses qualités dans le jeu aérien, en déviation, et sa présence dans la surface.

Loué pour son profil polyvalent et son implication dans le jeu collectif, Alvarez n'est pas ce type de joueur, et va donc devoir s'adapter aux besoins de son coach pour briller. Car l'inverse a peu de chances de se produire.

"Julian s'améliore de jour en jour, il se sent de mieux en mieux dans cette ville, au sein du groupe. Il commence à montrer sa capacité à faire la différence", résume Diego Simeone.

"Dans tous les postes qu'il occupe, il me plaît beaucoup, il me fait vibrer. Il a le sens de l'effort, du caractère, de la personnalité. Il travaille beaucoup, et cela nous permet, à chaque match, d'essayer de le placer dans la position qui lui convient le mieux. Il y a des moments où la position n'est pas la meilleure pour lui, mais c'est la plus importante pour l'équipe", ajoute l'entraîneur rojiblanco.

Après deux défaites consécutives face à Benfica (4-0) et Lille (3-1), l'Atlético est déjà au bord du gouffre, et Griezmann, qui a tant de fois joué les héros pour sauver les siens, aura besoin de l'aide du "Spider", pour maintenir en vie les espérances des Colchoneros en C1.