Si le système de rotation mis en place par l'entraîneur Eric Roy a placé Brest sur courant alternatif en début de championnat, les Bretons semblent avoir trouvé la bonne formule au moment de recevoir Nice, samedi, pour la 10e journée de Ligue 1.

Battu lors de ses trois premiers déplacements en championnat, Brest a enfin gagné loin de ses bases, à Reims (2-1), dimanche dernier, pour se replacer aux portes de la première moitié du classement (10e avec 13 points).

Une performance d'autant plus appréciable pour Roy que ce dernier avait changé huit titulaires par rapport au match très intense contre Leverkusen (1-1) en Ligue des champions, trois jours plus tôt, et qu'il avait rapidement perdu ses deux latéraux, Luc Zogbé (15e) et Massadio Haïdara (46e), sur blessure.

Le technicien a pu goûter le luxe d'avoir un effectif autrement plus étoffé quantitativement, mais aussi qualitativement, que l'an passé, pour faire face à la cadence infernale imposée par les échéances européennes que les Finistériens découvrent.

Après Nice, ils joueront à Prague, en C1, mercredi, puis à Montpellier dimanche, avant une nouvelle trêve internationale.

"Si on veut être performant toute la saison, et en championnat --parce qu'on n'a pas fait une croix sur le fait de faire un bon championnat malgré la Ligue des champions--, et dans cette compétition qui est la plus prestigieuse qui soit, la plus relevée qui soit, il va falloir effectivement que nos 20/22 joueurs soient et concernés, et motivés et performants", a rappelé Roy en conférence de presse.

- Revue d'effectif -

Le "choix" de procéder à des rotations parfois massives d'un match à l'autre n'en a pourtant souvent pas été un.

Outre la recherche de fraîcheur, Brest a eu un recrutement tardif et le "turnover" a aussi servi de revue d'effectif.

"On a aussi envie de voir des joueurs qu'on ne connaissait pas trop et qui sont arrivés très tard dans le mercato, pour les jauger. Et pour les jauger, on n'a plus de matches amicaux, on n'a plus de préparation, on est obligé de les lancer en match officiel", avait-il expliqué avant la victoire à Salzbourg (4-0), début octobre, où il s'était même passé de son capitaine, Brendan Chardonnet, en défense.

Car, hormis l'intouchable gardien Marco Bizot, aucun secteur n'échappe au grand manège brestois qui lui a parfois fait tourner la tête.

"Il est évident qu'il y a des repères à retrouver, des connexions à retravailler", avait admis Roy, toujours avant Salzbourg.

Mais, à terme, la balance sera positive, veut-il croire.

"On aura peut-être plus de concurrence cette année à l'intérieur du groupe et je pense que la concurrence est vraiment un révélateur aussi de performance. C'est obliger les joueurs à donner le meilleur", avait glissé Roy mi-septembre.

- Les "finisseurs" à l'honneur -

A moyen terme, c'est aussi une forme d'assurance contre les péripéties d'une saison, comme les blessures ou les suspensions.

Les joueurs ont adhéré à ce discours qui met également à l'honneur les "finisseurs", un terme que Roy a emprunté au rugby pour qualifier ses remplaçants.

"Le coach met tout le monde sur le même pied, c’est ce qui fait que l'équipe fonctionne bien (...). Il motive tout le monde même si tu joues moins. Il faut juste continuer comme ça, ne pas prendre la grosse tête, mais je ne pense pas que l’équipe va la prendre, ce sont des joueurs très humbles", avait confié Ibrahim Salah, buteur en sortie de banc contre Le Havre (2-0).

"Aujourd'hui, l'équipe se stabilise petit à petit, elle a retrouvé toutes ses forces. On voit au fil des matches qu'on a beaucoup de solutions, beaucoup de possibilités avec des joueurs qui répondent présents quand on fait appel à eux", a encore savouré Eric Roy avant d'accueillir son club de coeur, Nice, 8e avec 13 points également, pour un match capital.

"C'est vrai que c'est un match important pour nous parce qu'il pourrait nous faire basculer dans un très bon début de championnat", a-t-il relevé.